Immeuble de bureaux Françoise-Hélène Jourda
Sélectionné dans le cadre du Prix départemental d’architecture, d’aménagement urbain et paysager Aperçus 2017 par le CAUE de Loire-Atlantique.
Projet présenté lors de la Semaine de l’Architecture 2016 et 2017 du CAUE de Loire-Atlantique.
Le terrain, très contraint par la réglementation urbaine, et en contact direct avec des mitoyennetés arrière, donne sur trois espaces publics très différents : la large place de la République, la courte rue Julien Grolleau, et le boulevard de l’Estuaire au sud. Ici, le vaste no man’s land est appelé à devenir un nouveau quartier, entre le futur CHU et les immeubles alignés sur l’ancienne gare devenue Maison des Syndicats.
Ces contraintes ont conduit les architectes à proposer un immeuble en deux volumes distincts. Une partie haute de six niveaux, à l’angle de la rue et du futur boulevard, propose des plateaux de bureaux, au-dessus d’un socle vitré éclairant le centre de documentation du CAUE et un espace de réunion. Une partie basse étire au long du boulevard les vitrages du hall d’accueil et de la salle d’exposition, que poursuit le soubassement en béton matricé d’un espace de convivialité.
Au-dessous, des bureaux et des salles de réunion s’abritent sous une couverture végétalisme à faibles pentes.
La paroi biaise d’un puits de lumière réunit les deux modules. La transparence du rez-de-chaussée se poursuit par un petit patio vitré au centre de l’ensemble. Une terrasse prolonge les bureaux de l’étage de la partie basse, au-dessus des jardins du cœur d’îlot.
Le bardage extérieur, en panneaux de chaume encastrés dans une ossature métallique, recouvre l’isolation thermique, autour de parois de béton restées apparentes dans les espaces intérieurs.
Le bâtiment porte le nom de Françoise-Hélène Jourda (1955-2015), architecte fortement engagée dans la construction durable. Il abrite les services de Loire-Atlantique Développement, qui réunit la SELA, la SPL Tourisme et le CAUE de Loire-Atlantique.
(Texte : CAUE de Loire-Atlantique)
Contexte
Le bâtiment de Loire-Atlantique Développement vient s’implanter dans un territoire bicéphale, urbain et industriel, dont elle amorce le lieu, entre neuf et ancien, alignements et ruptures, minéral et végétal. L’environnement proche du site est marqué par des éléments forts qui vont interférer sur le traitement : la Place de la République, la cheminée de l’usine Beghin Say en fond de perspective et la Loire, omniprésente.
Genèse
La particularité de la parcelle et les règles urbaines qui lui sont liées génèrent la composition du projet. Son positionnement urbain sur trois voies et la Place de la République signe son appartenance à des échelles urbaines différenciées dont elle tente, par les retraits, les pliages et les variations volumétriques, une accroche respectueuse. Les services se superposent verticalement dans un volume simple et haut, signal urbain, dont le décalage Place de la République répond à celui du collège A. Briand et dont le traitement sur socle reprend le principe de quelques projets de l’Ile de Nantes. Les retraits signalent les équipements tandis que les socles ou clôtures assurent les alignements. La façade en lignes brisées sur le futur boulevard urbain relie les discontinuités tandis que les volumes se modulent en respectant les gabarits environnants. Les pliages du socle permettent de répondre à la loi des volumes ainsi qu’au respect des règles aux limites séparatives. Le cœur d’îlot vert est laissé perceptible comme une trace du passé. Sa végétation vient déborder sur la place et se retourner dans une façade vitrée verte, allégorie du jardin, comme un ruban de Moebius guidant le visiteur jusqu’à l’entrée protégée par un parvis couvert, civilité urbaine. La façade rez-de-chaussée, vitrine sur la ville, laisse transparaître le jardin intérieur.
Volonté de départ
Le concept d’économie donne parfois lieu à une surabondance technologique et formelle. Nous avons souhaité une réponse simple et évidente, faisant de la Maison de l’Habitat (nom original du bâtiment) une grande maison reproductible. Semblable à la peau humaine, qui joue un rôle de régulateur thermique pour le corps, l’enveloppe crée un équilibre entre l’intérieur et l’extérieur. Equilibre en termes de température, de ventilation, de rayonnement par l’utilisation d’une double façade vitrée en rez-de-chaussée et d’une peau performante de chaume, matériau noble, écologique, sain, isolant, pérenne, étanche, léger, aux étages. Capable d’anticiper, ce bâtiment réagit aux conditions extérieures, effectuant les ajustements nécessaires pour que l’occupant juge l’ambiance agréable.
Objectif de la construction
Nous créons, pensons, étudions, un bâtiment dans une démarche de développement durable qui repose sur trois piliers : l’économie, l’environnement et le social. C’est par évidence que notre travail s’oriente vers ces valeurs. En travaillant sur la filière bois dans le système constructif, nous sommes bien à la confluence de ces trois piliers. Tout en réduisant l’impact environnemental (pollution induite pour le transport), en concevant un bâtiment “basse énergie”, nous souhaitons mettre en œuvre des façades en bois indigène, recouvertes d’une peau en chaume, permettant à tout un pan de l’économie locale de se développer tout en entretenant la biodiversité du territoire.
(Texte : Forma 6)
Approche environnementale :
Objectif énergétiques :
– Label BBC 2005
– CEP < CEP REF – 50%
– Consommation CEP < 50 kWh/m² /an
– Ubat REF < Ubat REF -20%
Techniques environnementales :
– Toiture végétalisée
– Isolation thermique par l’extérieur
– Bardage en matériau naturel : le chaume
– Chauffage : réseau de chaleur urbain
– Ventilation double-flux à échangeur rotatif
– Panneaux photovoltaïques
Construction d’un immeuble de bureaux en R+5 : salles de réunion, centre de documentation, hall d’exposition et de conférence, parkings et locaux communs
Immeuble de bureaux Françoise-Hélène Jourda
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