Maison de l’innovation
La Maison de l’innovation est située à Montceau-les-Mines, dans un quartier en pleine transformation. Ce quartier historique, lieu des bâtiments centraux des Houillères, comprenant les signes forts de l’ancien pouvoir de la mine ainsi que des hangars, ateliers et autres friches, a de plus l’avantage d’être situé à une portée de passerelle du centre ville, constituant un nouveau front de canal. Elle se devait d’être à la hauteur des attentes urbaines du secteur, symbole de la reconquête des emprises industrielles qui ont fait Montceau-les-Mines. Avec une grande justesse, l’implantation du bâtiment constitue à la fois un signal fort pour la ville et le quartier (façade sur le canal), tout en offrant une véritable direction au développement futur (composition linéaire parallèle à l’historique avenue des Puits) et en participant au caractère public des lieux (parvis et intégration des platanes existants). L’étonnante vêture d’inox interpelle par sa brillance et le caractère clos qui s’en dégage. Cependant, par les dimensions du bâtiment et les détails de cette peau, parfois mate ou percée d’ouvertures évoquant les moucharabiehs, la ville peut se refléter et prendre un peu de cet éclat qui jaillit des jeux de lumières entre façades et canal. Les activités de recherche, de qualification des produits et de soutien aux projets relatifs aux nouvelles technologies trouvent ici des espaces adaptés à de multiples contraintes techniques (réseaux, champs électro-magnétiques). L’architecture appuie la nécessaire confidentialité et le caractère innovant de certains types de recherches. Malgré tout, la Maison de l’innovation est, par son fonctionnement, un lieu d’accueil et d’échanges pour de nombreux professionnels du tissu économique local et national. Une liaison interne par passerelle permet par ailleurs de relier la Maison de l’innovation aux autres bâtiments réhabilités. Les caractéristiques constructives initiales du projet envisageaient un lien étroit entre le savoir-faire industriel et l’architecture puisqu’un procédé de murs autoportants métalliques était à l’étude. Faute d’agrément, c’est finalement un système plus classique de portiques métalliques qui constitue l’ossature principale du bâtiment.
Architecture du XXe en Saône-et-Loire
Le quartier des Équipages s’est développé en bordure du canal du Centre à partir de 1829. La Compagnie des Mines de Blanzy y implanta ses bâtiments administratifs, qui furent par la suite agrandis et complétés par les ateliers centraux. Abrité derrière ses grilles en fer forgé, le siège de la Compagnie et les constructions attenantes étaient inoccupés depuis la fin des activités minières en 2000. L’enjeu des travaux entrepris est d’estomper la séparation jusqu’ici très marquée entre l’industrie et le reste de la ville, en créant de nouveaux pôles d’activités. La conservation et la restauration de ces bâtiments symbolisant le passé houiller s’intègrent dans un projet global d’aménagement du quartier. Les nouveaux équipements, pour une bonne part déjà réalisés, comprennent une passerelle afin de faciliter la liaison avec le centre-ville, une médiathèque-école de musique, les services techniques, des bureaux, des logements etc.. La Maison de l’Innovation, achevée en 2005, est une manifestation visible de cette volonté de renouvellement urbain. ; elle a pour vocation de soutenir les entreprises en fournissant des locaux adaptés à leurs recherches en haute technologie. Implantée à l’angle d’un ilôt, elle se présente comme une boîte de métal hermétique en inox, qui trouve sa justification autant dans des impératifs techniques (préservation des champs-électro-magnétiques par exemple) que dans le caractère confidentiel des activités qu’elle abrite. La façade latérale est plus accueillante, marquée par un bandeau vitré ; des panneaux métalliques perforés rythment et contrôlent l’éclairage du rez-de-chaussée. L’épiderme de cette construction de taille modeste (646 m² ) établit donc des relations ambiguës avec son environnement : il se fait négation de son cadre urbain, en renvoyant à la ville et au canal leurs reflets ; en même temps, il crée un signal plus ou moins sensible selon l’ensoleillement et les saisons, interpellant le passant ou l’automobiliste. La notion d’« enveloppe » ou de « peau », qui occupe depuis ces dernières années une importance considérable dans l’architecture, prend ici tout son sens. Le recours à une façade-miroir (procédé notamment employé par Dominique Perrault pour l’usine Aplix près de Nantes) confère au bâtiment une apparence tantôt sculpturale, tantôt immatérielle. La Maison de l’Innovation établit ainsi un lien tangible avec le canal, véritable colonne vertébrale de la ville depuis plus d’un siècle et demie.
Extrait du Guide d’architecture en Bourgogne 1893-2007 – Éditions Picard-2008
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