Maison d’habitation
L’architecture bioclimatique consiste à trouver, dès la conception de la maison une adéquation entre l’habitat local, le comportement des occupants et le climat pour réduire au maximum les besoins de chauffage et de rafraîchissement. Les propriétaires ont également apporté, dans le cadre d’une réflexion globale, une grande attention à la qualité et l’impact environnemental des matériaux de construction de leur maison.
Conception Bioclimatique
La conception bioclimatique du bâtiment lui confère une enveloppe performante qui minimise ses besoins en énergie, hiver comme été. Elle repose essentiellement
sur 4 grands principes :
- la maison est protégée du nord et des vents dominants
par des parois majoritairement opaques et des espaces
tampons (garage, pièces de nuit) ;
- l’hiver, les pièces de vie profitent d’importants apports
solaires passifs grâce à 17 m² de baies vitrées orientées
sud et donnant sur une magnifique vue de la vallée et
du village ;
- ce rayonnement solaire est stocké et restitué lentement grâce à une forte isolation et à l’inertie thermique procurée par les matériaux de l’enveloppe (murs en bois et ouate de cellulose, toiture végétalisée), et par un mur masse en moellon béton rempli de sable et positionné au centre de l’habitation
– cette inertie thermique, conjuguée au brise-soleil protégeant les baies vitrées d’un rayonnement solaire direct au sud, permet également d’éviter les surchauffes d’été.
Matériaux écologiques
Les matériaux utilisés pour la construction de cette maison ajoutent encore une « plus value » environnementale à ce projet. La construction en ossature bois a été réalisée avec des bois provenant de forêts labellisées. Le bardage en mélèze n’a pas été traité par des produits chimiques mais par oléothermie (trempage dans des bains d’huile chaude). De même, la ouate de cellulose remplissant les murs est un isolant écologique et performant à plusieurs titres : elle est respirante, laisse passer la vapeur d’eau et permet de réguler l’hygrométrie de la maison. Elle est traitée au sel de bore et ne dégage pas de composants nocifs pour la santé. Enfin c’est un isolant fabriqué avec du papier journal recyclé et une faible consommation d’énergie, donc une faible émission de gaz à effet de serre. Le bois permet, quant à lui, de stocker du CO2 ainsi non rejeté dans l’atmosphère.
La même démarche de maîtrise de l’énergie a été appliquée aux installations de chauffage et d’eau chaude sanitaire. La régulation du chauffage est ainsi optimisée avec 4 zones distinctes équipées de thermostats indépendants. L’étage inférieur de l’habitation étant rarement occupé, il est ainsi peu ou pas chauffé.
Le chauffe-eau solaire individuel
L’énergie solaire a naturellement été choisie pour l’eau
chaude sanitaire. Elle couvre plus de la moitié des
besoins. La présence d’une église classée, à un peu
moins de 500 mètres a imposé une attention soutenue
à l’intégration architecturale des capteurs. Après
plusieurs réunions avec le SDAP*, ils ont été implantés
horizontalement sur le brise-soleil protégeant les baies vitrées. La technologie des capteurs tubulaires permet de faire pivoter les tubes sous vide sur leur axe afin d’obtenir une inclinaison acceptable. Le liquide caloporteur circulant dans les capteurs réchauffe un ballon de 300 litres. Une régulation électronique gère le fonctionnement du chauffe-eau afin de bénéficier au maximum des apports solaires en toute saison. Lorsqu’ils ne suffisent pas, une résistance électrique prend le relais. A noter que l’eau chaude solaire est également utilisée pour le lave-linge.
Poêle à Bois et plancher chauffant
L’émission de chaleur est assurée par un plancher chauffant basse température permettant un chauffage par rayonnement et conduction. Il est alimenté par une pompe à chaleur géothermale. Un liquide caloporteur (eau et glycol) circule dans des capteurs horizontaux enterrés de 80 cm à 1,20 m de profondeur devant la maison. Ces capteurs permettent ainsi de récupérer une partie de l’énergie du terrain, par l’intermédiaire du compresseur électrique de la pompe à chaleur.
Un poêle à bois à haut rendement, équipé d’un tube acier pour l’évacuation des fumées, assure les besoins de chaleur dans la principale pièce de vie, si le soleil n’apparaît pas pendant plusieurs jours consécutifs. Il s’associe avantageusement à un plancher chauffant car il permet un chauffage rapide compensant l’inertie thermique de ce dernier.
le puits canadien ou puits provençal
Les propriétaires ont également installé un puits canadien permettant une
régulation naturelle de la température et de l’hygrométrie. Il s’agit d’une technique
ancestrale très simple qui repose sur le fait que la température du sol en profondeur ne
varie pratiquement pas. Un tuyau est enterré à 2,5 mètres de profondeur dans une tranchée de 30 mètres de long réalisée en même temps que les fondations. Un ventilateur installé en tête de tuyau aspire l’air de l’extérieur pour l’insuffler dans les différentes pièces.
En hiver, l’air frais extérieur se réchauffe avant de pénétrer à l’intérieur de l’habitation : c’est le puits canadien. En été, à l’inverse, l’air chaud extérieur qui circule dans la canalisation se rafraîchit : on parle alors de puits provençal. Pour optimiser le fonctionnement d’un puit canadien, un bon dimensionnement est nécessaire ainsi qu’un ventilateur à vitesse variable afin de pouvoir sur- ventiler l’été. Afin de limiter au maximum les déperditions thermiques dues au renouvellement d’air impératif, le puits canadien peut être couplé à une ventilation
double-flux et en augmenter les performances.
Construction d’une maison individuelle dans le périmètre d’un monument classé
Maison d’habitation
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