Résidence de 18 logements locatifs et accession sociale
Située sur la petite commune de Saint-Clément-Les-Places, cette réalisation occupe un tènement au nord du noyau villagois, dans le prolongement de la rue principale.
L’opérateur social et son architecte, lauréats de la consultation organisée par la commune, ont proposé d’édifier sur cette parcelle foncière cédée par la collectivité un bâtiment d’habitat dit « intermédiaire », de dix-huit logements, sur trois niveaux, là où des propositions concurrentes avaient plutôt fait le choix de formes plus diffuses d’habitat individuel groupé en R+1.
Cette réponse apparait aujourd’hui comme totalement justifiée tant cette « greffe de bourg » est une réussite : par sa morphologie et son échelle, l’immeuble prolonge de manière presque naturelle la silhouette historique du village, visible à l’approche du village depuis la route de St Laurent-de-Chamousset. La parenté morphologique avec les constructions anciennes du bourg – l’échelle, la volumétrie, le gabarit – y est frappante, en dépit d’une architecture, d’un programme et d’une typologie qui se distinguent pourtant fortement de la bâtisse traditionnelle du pays lyonnais. L’enduit chaud aux couleurs de terre de la façade et le parement en pierre du soubassement s’harmonise parfaitement aux tons de gris coloré qui se détachent sur la colline boisée du Crozat.
A cet emplacement particulier, en bout de village, marquant désormais la nouvelle entrée nord de Saint Clément, l’opération s’inscrit dans le continuum urbain de la rue.
L’implantation du bâtiment, à l’alignement du domaine public, mais toutefois en léger retrait par rapport au front bâti ancien du cœur de bourg, permet de générer un profil de voie qui, sans contraindre trop fortement l’aménagement de la voie, reste « tenu ». La création d’une bande de stationnement et d’un cheminement piéton confortable (qu’on aurait cependant souhaité plus qualitatifs) sont ainsi rendus possibles.
Le terrain d’assiette présente une déclivité très marquée vers l’est, de l’ordre de 20 %, que le niveau semi enterré de garages parvient judicieusement à aborber dans un épais socle massif.
Edifiés sur ce soubassement de parking, qui, chose rare, profite de la lumière naturelle, s’élèvent les 3 niveaux de logements, tous traversants est-ouest.
Une seule montée verticale, constituée d’une cage d’escalier extérieure, abritée des intempéries, mais à l’air libre, et ainsi, éclairée elle aussi par la lumière du jour, permet de desservir l’ensemble des dix-huit logements.
La « brèche » qui recoupe ainsi le volume de part en part donne de la profondeur à la façade en créant une transparence depuis la rue et offre à certains appartements une 3ème exposition avantageuse.
Côté ville, à l’ouest, l’immeuble présente une façade à l’architecture urbaine, un peu austère, avec des coursives, et des entrées individualisées. La mise en œuvre est soignée malgré des prestations plutôt économiques (bac collaborant, dallettes sur plot, tube fluo, etc…). Côté vallée, à l’ouest, la façade est percée de grandes baies vitrées que prolongent des terrasses légères projetées dans le paysage du vallon.
En terme de granulométrie, l’opération propose douze T2 à 52 m² et six T3 à 70 m² . L’agencement est assez efficace, sans innovation particulière, avec une traduction spatiale du principe de la cuisine ouverte sur le séjour que certains pourront nénamoins trouver un peu abrupte.
Le volume d’ensemble, parrallélépipédique, très compact, et la structure en béton, avec une isolation mixte extérieure et intérieure, laissent présumer d’un bon confort thermique dans ce contexte climatique de moyenne montagne.
Justesse du gabarit, intégration dans la pente, simplicité morphologique, harmonies colorées, pertinence des choix constructifs, cette opération d’habitat dense en milieu milieu rural pourrait à bien des égards inspirer bons nombres de petits villages qui cherchent à cantonner leur développement aux limites de leur enveloppe urbaine.
D’autres programmes de construction devraient voir le jour en aval de cette résidence sociale de Saint Clément, dont l’enjeu délicat consistera à connecter le haut du village avec la salle des fêtes récemment réhabilitée en contrebas.
Si cette première tranche est de bonne augure, il faudra donc patienter pour apprécier dans son sensemble la cohérence urabine et paysagère de ce projet.
Texte CAUE Rhône Métropole
Construction de 18 logements collectifs en locatif et accession sociale (12 T2 et 6 T3) à l’entrée Nord du village sur une parcelle présentant une forte déclivité.
Ce collectif comporte trois niveaux dont chacun des paliers dessert six logements accessibles par une coursive extérieure. Son hall d’entrée se situe au niveau de la rue et son parking en sous-sol. Un parking extérieur assure l’accueil des visiteurs en leur permettant de laisser la voiture au pied du bâtiment.
Résidence de 18 logements locatifs et accession sociale
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