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Le projet prend naissance sur une parcelle occupée par une maison caractéristique des marais salants de Guérande.
L’objectif est la création d’un lieu; à la fois lieu de vie, mais également lieu d’échanges. Le programme est riche. Il s’agit de redonner un sens social à ces hameaux en proposant de nouvelles possibilités de rencontres à travers deux gîtes de 4-5 personnes modulables pour être réunis ; offrant ainsi une surface mutualisée.
Les travaux consistent en la réhabilitation d’un logement puis la construction d’un second, tous deux reliés par un sas. Le contexte administratif est complexe. Les couches réglementaires sont nombreuses (PPRI, Site classé des Marais Salants, ZPPAUP, mitoyenneté) et ont fourni un cadre de contraintes faisant émerger une proposition architecturale évidente pour l’extension de la construction présente. Le parti pris fut donc de réinterroger la typologie des maisons paludières pour créer un second logement accolé.
Le programme comportait un volet familial et social important. Pour le commanditaire, ce projet devait être le support d’une transmission familiale pour leurs trois enfants. Il s’agissait, à travers certaines phases d’études et de travaux, de fournir à des adolescents, futurs citoyens, des éléments de compréhension et d’appréhension d’un chantier effectué par des artisans locaux. Ces échanges ont pris plusieurs formes, comme la présence à des réunions de travail ou encore leur participation au workshop pour réaliser le bardage en bois brulé.
Les deux gîtes peuvent fonctionner séparément. Le sas, porte d’entrée des deux logements, est la conséquence d’une réflexion plus large sur l’entrée d’un logement – sur le chez soi. Ici, le seuil, de l’intimité du logement, est partagé avec son voisin. Cette surface, éminemment sociale, force l’échange et l’empathie tout en conditionnant également l’intimité des logements. Il s’agit d’un parti pris fort que d’offrir à rencontrer un voisin temporaire pendant ses vacances.
Au delà de l’aspect humain du programme, nous avons travaillé avec le maître d’ouvrage sur des dispositifs architecturaux et techniques pour mettre en valeur le lieu et les constructions. Le projet est pensé en coupe. La lumière naturelle est travaillée sur la hauteur de certains volumes. Les éléments remarquables comme les murs ont été mise en valeurs. Le difficile équilibre entre mise en valeur d’un mur de pierre et son masquage par l’isolation a parfois été traité de manière écologique ne masquant pas la minéralité de la structure (enduit affleurant – correction thermique chaux/paille/terre – laine de bois/fermacell).
L’ensemble des gîtes est accessible aux personnes à mobilité réduite. La volonté était d’offrir un maximum de porosité pour ses occupants en fournissant des espaces différenciés en fonction des temps d’usages, comme cette terrasse générée par le décalage du volume neuf par rapport au mur ancien de clôture.
Techniquement, dans la partie réhabilitée ont été mise en œuvre des matériaux perspirants. L’habitat sain, dans son traitement esthétique comme technique (avec la ventilation pour le radon par exemple) fut une priorité. L’emploi des enduits tadelakt, de la chaux, des laines de bois participent à cette intention.
La partie neuve (RT2012) est une ossature bois, isolée par de la ouate issue du retraitement des journaux. Les menuiseries sont mixtes et le chauffage bois pellets permettent de maîtriser finement la consommation du logement. L’esthétique n’était pas la seule raison à l’emploi d’un bardage noir de bois brulé. Les caractéristiques de la mise en œuvre de ce matériau venu du Japon sont écologiques et durables. Le brûlage du bois a fait l’objet d’un workshop avec des artisans, architectes, le maître d’ouvrage mais également des habitants voisins et paludiers.
Les deux constructions, malgré une volumétrie similaire, dialoguent. L’objectif est d’ouvrir sur le territoire, sur l’autre, sur des démarches de développement durable. Le contraste fort entre ces deux constructions interroge sur notre manière de consommer le logement. Au delà des caractéristiques spatiales et techniques que nous avons souhaitées offrir, les voisins communiquent, l’architecture est un support d’échanges et n’enferme pas ses occupants.
Approche environnementale :
– RT 2012
– Bâti éco-sourcé
– Traitement du RADON
– Démarche participative (workshop boîs brûlé)
Bureaux d’études : PEZZO (ingénieur bois), SK (Structure ingénieur BA), AZANEO (BE thermique)
(Texte : Atelier LABAU)
Réhabilitation d’une maison de paludier et extension en vue de la création d’un programme de gîtes modulables en deux ou une entités
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