42 logements en secteur sauvegardé
L’opération porte sur deux îlots bordant la place des Véens. Le premier se situe entre la place et la rue des Boucheries, tous les bâtiments donnant sur la place seront démolis et remplacés. Le second, entre la place et la rue des Bons Enfants. Cet îlot a été utilisé en partie comme stationnement, situation « provisoire » durant plusieurs années.
Ce quartier du centre-ville est inscrit dans le secteur sauvegardé, il se caractérise par sa grande variété de formes, couleurs, proportions. Les toitures se découpent de cent manières ; les encorbellements, les lucarnes, les cheminées, les volets, se distinguent tous. Les enduits, châssis et volets se déclinent sous une grande diversité de teintes et de formes.
Les rues, ruelles, places, placettes, impasses, cheminements, n’ont aucune orthogonalité, varient de largeur, proposent chaque fois une nouvelle perspective.
Malgré cette apparente anarchie qu’a créée l’histoire, le sentiment premier est celui d’une harmonie générale. C’est cette harmonie que le projet veut préserver ; s’intégrer sans pastiche, sans agressivité.
Le projet, son insertion
Le projet urbain :
Ni le simplisme ni le désordre.
Le jeu des volumes construits, cheminements piéton, espaces intérieurs, passages couverts, chemins étroits veut donner à l’ensemble non pas une géométrie raide qui commande l’ensemble mais un rythme, une succession sensible d’espaces qui suggèrent des groupements flous (on ne sait où un espace commence et où il finit… ). Ceci permet de s’accrocher à l’existant sans rupture.
Les logements :
Il n’y a d’alignement qu’en front de place, et là encore, les encorbellements animent les perspectives. A l’intérieur de l’îlot, les volumes s’organisent en fonction des contraintes de bâtis voisins, de logiques foncières, de servitudes, de droits de passage, de vue. Les formes et les hauteurs varient pour mouvementer la « skyline ».
Comme dans tous les tissus urbains « normaux », il n’y a aucun zoning, aucun regroupement d’objets identiques. La répartition des types de logements (T2, T3, T4, T5) semble aléatoire. Deux maisons de ville, se glissent parmi les quarante logements collectifs. Les logements adaptés aux personnes à mobilité réduite sont aménagés pour tous les rez-de-chaussée et autour de la cage d’ascenseur qui dessert aussi le parking souterrain.
Reconnaître son logement est aidé imperceptiblement par les formes, les matériaux, les couleurs, marquises, les murets nécessaires au soutènement entre voisins, les plantations, etc. Tous les objets visibles sont destinés à « caractériser » le paysage, à le rendre reconnaissable : un lieu ne peut être confondu avec un autre, comme dans ces rangs d’objets où on ne peut se fier qu’à leur numéro matricule…
Chaque logement du rez-de-chaussée possède son entrée à rue, sa boîte aux lettres, son numéro de rue.
En se glissant entre ou sous les bâtiments, on pénètre l’intérieur d’îlot pour accéder aux logements d’étage. Ceux-ci sont alimentés exclusivement par des escaliers extérieurs : pas de halls d’entrée communs, pas de cages d’escalier à éclairer, entretenir, désenfumer.
A l’angle de l’îlot deux, un ascenseur relie le sous-sol avec le rez-de-chaussée et quelques logements d’étage.
Le sous-sol de l’îlot 2 accueille autant de voitures que de logements. L’accès se fait depuis la place, mais sans que ne s’aperçoive de l’espace public une porte de garage ni même que ne se devine trop l’entrée du parking en retrait.
Les matériaux sont ceux qu’on utilise ordinairement, mais avec une attention à l’entretien et à la longévité. Les détails de mise en œuvre sont traditionnels. Nous avons proposé pour les toits des tuiles plates de petits format. Pour les murs : des crépis avec encadrements de fenêtres, des frises de bois non traité, des bardeaux de cèdre, des soubassements de pierre, des châssis de portes et fenêtres en bois. Les garde-corps sont exécutés en serrurerie.
Les teintes bien que variées, s’inscrivent dans la palette locale. Les enduits, en ocre doux, sable, gris clair. Les encadrements de fenêtre seront d’enduit lisse et blanc, les soubassements sont marqués. Les volets reçoivent une teinte par élément reconnaissable de façade et reprendront en couleur plus affirmées les teintes de même nature mais plus claires des châssis ou inversement. Les serrureries sont de couleur sombre dans cette même gamme.
Les espaces extérieurs sont traités en pavés ou béton désactivé pour les circulations (piétonnes) et engazonnés pour le reste.
(Texte AUAI, Atelier d’Urbanisme, d’Architecture et d’Informatique Lucien KROLL.Bernard FASOL, architecte)
Réalisation de 42 logements collectifs en secteur sauvegardé.
parking en sous-sol
42 logements en secteur sauvegardé
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