Genèse du projet

Au départ, c’est une maison de particulier construite en 1968 sur un terrain vague en proches des champs. Les propriétaires y ont planté eux-mêmes des arbres et des haies, créant un jardin et clairière arborée aujourd’hui classé en EBC dans le PLUm.

En 2019, l’association le Lieu Utile y implante une école privée à pédagogies actives. Au cœur d’un jardin forêt vivrier, elle propose une alternative à des enfants dont les troubles et besoins particuliers ne sont pas pris en charge par le système classique.

Le contact à la nature est au cœur de la pédagogie développée par l’école et inspirée de la pédagogie Decroly. La cour est donc souhaitée dès le départ comme un espace sensoriel, foisonnant et arboré dans lequel le vivant a libre cours, et dont le bitume est tout simplement banni quelque-soit l’usage.

Véritable jardin, la cour s’est enrichie au fil du temps, des projets pédagogiques et de la contribution de chacun, bénévole, parent, enfant et personnel pédagogique. Ce laissé-faire a créé un univers offrant une mine d’apprentissages sans cesse renouvelés.

Au-delà de l’école, un accompagnement à la parentalité avec des ateliers les weekends, un lieu ouvert sur l’extérieur comme un tiers lieux, des visites tout public, des chantiers d’insertion de jeunes en décrochage scolaire, etc.

Situation de l’école et insertion dans le site

L’école se situe dans un quartier résidentiel, très proche du parc du Clos Julien qui permet des sorties aisées pour élargir la classe dehors.
Simple, l’espace se compose d’une vaste prairie entourée de bosquets sous lesquels prennent place une multitude de jeux libres et usages réinventés.

Une prairie centrale est mise en défends pour éviter le piétinement et faire place à la biodiversité. Des chemins ont été délimités par les enfants avec des piquets et le sol recouvert d’écorces de bois broyat et branches issus du site. Un espace périphérique est laissé volontairement en libre évolution : les plantes sont épineuses, les troncs empilés, c’est un réservoir de biodiversité abritant des crapauds, insectes : les enfants le savent et les protègent. Des pots retournés suspendus créent des refuges pour perce-oreilles,

Un petit cimetière des animaux est réservé, en faisant un sujet pour la classe.

La clôture de la cour est en ganivelle, à claire-voie et ne dépasse pas 1m, ce qui permet aux enfants d’avoir un horizon visuel dégagé et de ne pas se sentir oppressés. La question de sécurité vigipirate n’a pas été un frein à cet aménagement, outre le passage d’un gendarme pour en vérifier l’existence. La peur de l’intrusion n’est pas un sujet central.

On trouve des réservoirs d’eau de récupération pour l’arrosage du jardin, les enfants sont habitués à utiliser cette eau en priorité et une fois écoulée seulement, celle d’un petit point d’eau près de la terrasse. Un préau sert à s’abriter et accueille une estrade pour le projet annuel de théâtre et un tableau pour la classe dehors.

Les enfants peuvent arpenter la cour tranquilles, ce n’est pas un problème pour la propreté des classes: ils quittent leurs chaussures pour des chaussons, dans lesquels ils sont plus à l’aise en classe. Ils disposent aussi de bottes et des tenues de pluie pour aller dehors par temps pluvieux. Le matériel est étiqueté et rangé dans des casiers à l’entrée de l’école.

La propreté des classes n’est pas un sujet qui crispe les adultes. Enfants (charges partagées) et parents bénévoles assurent le ménage de l’école. La pédagogie offre aux enfants une liberté précieuse, celle d’expérimenter dans plusieurs domaines y compris à l’intérieur : en arts, en création de décors de théâtre par exemple. Tout cela salit mais fait partie de la vie quotidienne au sein de l’école.

Une approche environnementale

Le parc de 7 000 m² a été labellisé refuge LPO. Il comporte une mare de 60 m² en contrebas dans une zone excentrée et inondable du PLU et 4 000 m² d’Espace Boisé Classé (EBC). Les arbres ont fait l’objet d’un diagnostic sanitaire réalisé par l’ONF au printemps 2020. Les travaux de mise en sécurité ont été réalisés par des élagueurs professionnels en 2020. Les étudiants BTS GPN du lycée Nature ont réalisé un diagnostic faune et flore préalable à une proposition de plan de gestion. Par ailleurs dans le cadre de leur projet, ils ont fait des travaux de curage de la mare (méthode manuelle). Cela renforce la biodiversité déjà constatée (grenouilles, tritons, odonates, oiseaux…). Le site dispose d’un jardin où est concilié espace de jeu naturel pour les enfants et espace de culture vivrière. Un plan d’implantation des poches de culture et de plantations d’arbres vivriers est réalisé selon le design de permaculture. L’objectif est que ce site soit exemplaire pour former et sensibiliser tous les publics. Les enfants de notre école apprennent au quotidien à reconnaître les traces de la faune sauvage présente : écureuil, martre, fouine, renard… Le but : concilier présence humaine et vie sauvage en ville : reconnaître, préserver, renforcer, diffuser.

La question des usages pédagogiques, récréatifs, et de l’entretien

Les enfants expérimentent beaucoup dans cet espace ombragé généreux où ils sont à l’aise pour créer. Ils portent parfois des choses lourdes, les déplacent, ils creusent des trous en terre et éprouvent leurs limites. Ils composent grâce aux nombreuses pièces détachées naturellement présentes et qui n’ont rien couté : branches, rondins issus des coupes, cailloux, végétaux, palettes: tout l’existant est utilisé.

L’idée du foot est récente et elle a été amenée par un des enfants, mais ce n’était pas le jeu favori au départ. Les enfants ont concédé eux-mêmes que si on joue au milieu du jardin, on détruit la flore et la faune locale, on a trop chaud, donc ils ont élu un lieu en périphérie du jardin, à l’ombre des arbres.
Le sol en terre est un peu cabossé mais ce n’est pas un problème, cela crée un nouveau challenge. Les plus passionnés se sont lancés dans la confection d’un filet en macramé sur mesure.

Un petit bac à sable a été fabriqué. L’école étant attentive au risque des déjections animales, le choix a été de le couvrir le soir, à la main, avec une bâche cousue sur mesure. Cette précaution n’a rien coûté et n’a pas réclamé le choix d’un équipement complexe de catalogue. Une cabane polyvalente a été fabriquée pour y faire des jeux polyvalents et mixtes, pour faire de la dînette ou simplement se cacher et s’isoler

Un espace de jardinage et de potager borde la prairie : radis, artichauts, tomates, petits arbustes fruitiers y sont cultivés sous la forme d’ateliers en petits groupes aux niveaux mixtes les jeudis après-midi (qui tournent sur trois semaines, encadrés par des bénévoles de l’association). Les enfants peuvent manier de vrais outils stockés dans une cabane de jardin ouverte, et même participer au bricolage avec l’aide des parents ou de bénévoles, dans la mesure de leurs possibilités.

Les enfants ont le droit de grimper aux arbres, notamment dans de beaux pins tortueux, car rien ne l’interdit dans une cour d’école. La règle c’est de faire ce qu’on se sent capable de faire, de ne pas dépasser 3m et de savoir en descendre seul.
Un Sophora Japonica très ancien datant des premiers occupants, au feuillage pleureur crée une vraie cabane de fraîcheur pour s’isoler au calme.

Attenante à une classe on trouve une petite terrasse ombragée où y mener des discussions en groupe et des ateliers, des cours et les déjeuners dès que la météo le permet.

Un jardin d’aromatiques a été planté pour être utile à la restauration scolaire, proche du bâtiment.

(Texte : CAUE de Loire-Atlantique)

Approche environnementale :

  • Labellisation Refuge LPO

Financement :

  • Auto-financement
Programme

Groupe scolaire associatif pour 39 élèves :

  • Réhabilitation d’une maison en école
  • Aménagement des espaces extérieurs incluant une mare, un espace boisé classé et une prairie
Année de réalisation
2020
Surface(s)
Espaces extérieurs : 7 000 m² Bâti : 250 m²
Coûts
Aménagement du jardin : 19 000 € TTC Diagnostic visuel et sonore des arbres : 2 100 € TTC Elagage et mise en sécurité du site : 13 000 € TTC Fourniture de clôture en ganivelle (posée par des bénévoles) : 1 500 € TTC Citernes eaux pluviales : 120 € TTC Sable du bac à sable : 80 € TTC Chemin PMR en stabilisé sur 60 m : 2 200 € TTC
Crédit photos
CAUE de Loire-Atlantique
Réalisation mise à jour
mai 2024
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