Bâtiment 270 des EMGP

45 avenue Victor Hugo, 93300 Aubervilliers

OBS-4
Le bâtiment « 270 », réalisés par les architectes Olivier Brénac et Xavier Gonzalez, est situé au sein des Entrepôts et Magasins Généraux de Paris (EMGP). Véritable grenier de Paris, ces entrepôts servaient au stockage des denrées alimentaires non périssables. La Compagnie des EMGP créée par le banquier Pereire reprend les entrepôts du Pont de Flandres dirigés alors par le baron James Hainguerlot, investisseur et homme d’affaires, en 1874. Le baron Haussmann président de la Compagnie de 1873 à 1890 agrandit le patrimoine d’un second site, à Saint-Denis et Aubervilliers, ce site s’étend sur plus de 60 hectares à cheval sur les deux communes. Depuis les années 1980 une mutation s’est opérée avec l’implantation de studios de télévision, puis des secteurs de la mode, de l’informatique et des nouvelles technologies. La Compagnie des EMGP a progressivement abandonné l’activité de stockage pour devenir une société foncière, Icade EMGP, spécialisée dans les parcs tertiaires de bureaux et d’activités. Elle a engagé des réhabilitations mettant en valeur l’architecture des docks du XIXe siècle, et réalisé un aménagement global du site mis en oeuvre par l’urbaniste Gérard Charlet. Le bâtiment 270 s’inscrit dans la volonté d’Icade EMGP de reconvertir et de renouveler le patrimoine bâti. ll occupe une position stratégique par sa proximité avec Paris et par les nombreux réseaux de transports qui le desservent (trains, autoroute A1, périphérique nord, canaux). Son implantation urbaine respecte la trame ancienne. L’entrée du bâtiment se fait à l’intérieur du site des EMGP en limite Est du site. La parcelle du bâtiment est de forme trapézoïdale. Elle est limitée, sur un de ses côtés, par la rue Victor Hugo qui lui confère sa forme particulière. Avec l’utilisation d’un revêtement en briques, le bâtiment « 270 » s’intègre habilement dans le paysage industriel des EMGP. Le bâtiment « 270 » est un immeuble de bureaux de 7 étages comprenant 8 400 m² de bureaux et 1 000 m² de locaux d’activités en rez-de-chaussée. Il présente une double géométrie : un socle trapézoïdal qui se développe sur deux niveaux puis à partir du deuxième étage, la structure s’enroule en trièdre sur six niveaux. Il est le premier des bâtiments de la société foncière de bureaux et d’activités du Nord Parisien Icade EMGP à recevoir un certificat « NF Bâtiments tertiaires – Démarche HQE ». La construction de ce bâtiment relève d’une prise de conscience du maître d’ouvrage qui a orienté le projet vers cette problématique de développement durable pour en faire un projet modèle. La HQE, haute qualité environnementale, est une démarche initiée en 1996 et visant à maîtriser les impacts d’une opération de construction ou de réhabilitation sur l’environnement. Ainsi un référentiel de quatorze cibles (ou exigences environnementales) définit cette certification HQE. Ces cibles portent sur le respect et la protection de l’environnement extérieur ainsi que la création d’un environnement intérieur confortable et sain, une gestion raisonnée des ressources (eau, électricité…) et des déchets d’activités. La société Icade EMGP a réparti les enjeux de qualités environnementales liés à la démarche HQE en trois axes : l’intégration au site, la maîtrise de l’énergie, le confort des utilisateurs. La façade du bâtiment « 270 « répond à certaines cibles du référentiel : – La gestion de l’énergie : un double vitrage à l’extérieur suivi d’une poche d’air puis un autre vitrage intérieur régule ainsi les variations thermiques. La mise en oeuvre de panneaux faits d’un isolant en mousse de polyuréthane évite les ponts thermiques. – La gestion de l’eau avec la réalisation de terrasses végétalisées assure la récupération des eaux de pluie pour alimenter les sanitaires et arroser les jardins. Les terrasses ont ainsi été plantées de « Sedum » (plante grasse de rocaille) qui permet une rétention de l’eau et aussi assure une bonne isolation thermique – Le confort acoustique avec la mise en place de châssis fixes permet une meilleure isolation phonique. – Le confort visuel avec un vitrage extra-blanc améliore le rendu des couleurs d’un vitrage classique avec des stores intégrés pour une maîtrise de la température et de l’intensité lumineuse. – La qualité sanitaire de l’air avec la pose de « poutres froides » système de prétraitement de l’air sans filtre, sans moteur et sans condenseur assure un volume de renouvellement d’air, quatre fois supérieur à la norme. L’ensemble des matériaux utilisés pour la construction de ce bâtiment présente tous un degré de recyclabilité. Par des dimensions, des saillies et des couleurs différentes, les fenêtres du bâtiment « 270 » constituent l’élément fort et original de ce projet. Élevée sur toute la hauteur utile (2m70), la fenêtre fait l’objet d’une déclinaison systématique en trois largeurs et en trois saillies sur l’extérieur. Le confort acoustique et thermique a imposé un triple vitrage procurant une diminution du bruit, La couleur est contenue dans le cadre des baies dont les jouées, plus ou moins profondes, s’ornent de douze teintes spécialement dosées. Leur association combinée aux largeurs et aux profondeurs a été gérée par traitement informatique sur le postulat de teintes froides au sud et teintes chaudes au nord. Chaque plateau est alors différent car il n’y a jamais la même fenêtre et jamais la même teinte. Les architectes ont tiré leur inspiration de l’art cinétique (Victor Vasarely) fondé sur l’esthétique du mouvement. En architecture, cela se traduit par une transformation visuelle des formes, des couleurs lors d’un déplacement d’un corps. Les fenêtres « élément premier et poétique de l’architecture », d’après les architectes, ont été pensées selon ce concept. Les architectes ont voulu recréer le diagramme chromatique de nuit. Pour réaliser ce projet ils ont fait appel à un plasticien lumière, François Migeon. L’éclairage est placé à l’intérieur du bâtiment au pied de chaque fenêtre. Il est constitué d’un filtre de même couleur de la fenêtre et d’un régulateur d’intensité lumineuse. Chaque éclairage est autonome et sous contrôle informatique engendrant des séquences de couleurs variées chaque nuit. Le bâtiment «270» des EMGP constitue avec son architecture singulière et son éclairage nocturne un véritable repère urbain visible depuis le périphérique.

Documents
Programme

Immeuble de bureaux

Maître(s) d'ouvrage(s)
Types de réalisation
Année de réalisation
2005
Surface(s)
9398 m² (SHON)
Coûts
13 600 000 € HT
Crédit photos
ICADE EMGP / CAUE 93
Réalisation mise à jour
septembre 2022
debug, no arrray