Centre Régional Informatique
Implanté aux abords de la ville, dans un site sans autre attrait que le spectacle de la ville déroulée en toile de fond, et sur une parcelle difficile, le Centre Régional Informatique valorise un espace périphérique.
Le schéma d’implantation cruciforme du bâtiment permet d’occuper le terrain dans ses plus grandes dimensions et de dégager deux fronts bâtis, l’un parallèle à la voie nouvelle qui campe la partie « bureaux » de face, l’autre perpendiculaire à la rue quui livre accès au Centre et distribue les principales fonctions du programme dans la profondeur du terrain. Cette organisation en croix, tout en assurant la simplicité et la lisibilité du fonctionnement général du Centre, permet de résoudre de façon optimale les problèmes d’implantation découlant de la forme contraignante du terrain, les impératifs de sécurité et les potentialités d’extension.
Le découpage clair et précis des espaces, conforme aux exigences fonctionnelles du programme, va de pair avec l’équilibre des masses. Une centaine de personnes travaillent et vivent dans ce bâtiment public de 5000 m² qui ne reçoit précisément pas le public. Son rôle de Centre de gestion et de traitement informatique est uniquement fonctionnel. Privés de cette fréquentation qui confère avantageusement aux édifices leur dimension publique, les architectes n’ont pas renoncé à traduire dans la pierre l’appartenance au domaine public de ce simple lieu de travail. « Nous avons voulu raconter par l’architecture plus que la stricte fonctionnalité d’une unité de production tertiaire, aussi sophistiquée soit elle », explique Jean-Pierre Buffi, « quelque chose qui témoigne sans ambiguïté de notre époque, et ajouter de la sorte à la ville, en perpétuel devenir, un nouveau maillon représentatif, et aux hommes qui y travaillent le sentiment valorisant d’un environnement à la mesure des tâches technologiques qui y sont quotidiennement maîtrisées ».
Différents dispositifs architecturaux confèrent à l’édifice une image de statut public. Le recul de la façade principale est la condition première de la scénographie.
Dans l’axe de l’entrée, ponctué de monolithes, sculptés par Naraha, le hall d’entrée concentre tous les effets : triple hauteur, emphase du fronton oblique, transparence du hall laissant percevoir l’enchaînement des locaux informatiques. Le mur filant du poste de surveillance met l’ensemble en perspective, accentuant la profondeur du champ visuel. De part et d’autre du halle, la façade principale acquiert une épaisseur et une stature insoupçonnées sous le rythme magistral du brise-soleil d’aluminium aux poteaux surdimensionnés. Un habile remaniement d’échelle pour ce qui n’est qu’un bâtiment de trois niveaux. Une démonstration convaincante qui devrait, selon Jean-Pierre Buffi, inciter le public à en comprendre la « valeur architecturale ».
Exemplaire, le Centre Régional Informatique l’est aussi par les conditions de sa réalisation et le niveau de prestation obtenu. Jean-Pierre Buffi a entrepris l’opération à la lumière de l’expérience acquise avec les directions régionales d’IBM à Lille et à Bordeaux. Les technologies employées sont les mêmes, seulement adaptées au projet et au savoir-faire des entreprises locales : préfabrication béton, verre extérieur collé, charpente et serrurerie métalliques. L’alliance de grands modules en béton préfabriqué poli et du verre extérieur collé confère aux façades une planéité remarquable, tantôt livrée au regard dans toute sa perfection, tantôt dissimulée à l’ombre du pare-soleil. Tous ces matériaux ont été utilisés à bon escient, dans la logique de leurs caractéristiques propres, et dans un franc rapport de complémentarité.
(François Lamarre)
Construction d’un centre informatique pour la Direction Générale des Impôts comprenant des locaux réservés au personnel administratif, des locaux sociaux et services de restauration, ainsi qu’une « salle blanche », bien isolée, permettant le stockage du matériel informatique.
Centre Régional Informatique
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