Château de Bac Saint-Maur

Le Château de Bac Saint-Maur a été édifié à la fin des années 1920 sur le terrain d’une brasserie ayant appartenu à la famille Lebleu du XV^ème siècle jusqu’au début des années 1950. A partir des années 1950, le château subit de nombreuses transformations pour servir de salle de réception, jusqu’à être cédé (donation) à la commune de Sailly-sur-la-Lys car la jauge réduite de l’édifice ne permettait pas la rentabilité du site.
L’édifice est composé de deux bâtiments traditionnels à double-pente et mansarde : la maison principale et une extension à toiture terrasse. Les deux parties du Château sont liées dans leur fonctionnement. Le corps de bâtiments est entièrement construit en briques pleines et ardoises ou zinc en toiture, et s’intègre parfaitement aux avoisinants. Un mur de soutènement adjoint à une terrasse et un puits sont présents sur la façade nord du Château, offrant un promontoire sur le parc environnant.

Le projet de réhabilitation et d’extension de cette maison de maître et de sa conciergerie accorde une grande importance aux traitements extérieurs : il s’agit de mettre en valeur le patrimoine bâti et paysager de ce parc richement arboré. Les différentes échelles du jardin clos sont alors accentuées : l’allée, le parvis, la terrasse, la grande pelouse, le bosquet, le bassin, les berges…
Cette réflexion prend évidemment en compte les rives de la Lys qui borde le nord du domaine. L’eau est, en effet, un élément indissociable de l’histoire de Bac Saint-Maur, donnant au site un caractère de rareté. Nous savons aussi qu’un grand fossé reliant l’Abbaye de Fleurbaix jusqu’à la Lys longeait le terrain de la brasserie Lebleu de manière à devenir un point clé du ravitaillement intérieur du territoire. Ces cours d’eau et les nombreux puits présents dans le jardin témoignent également de l’activité brassicole qui nécessitait beaucoup d’eau.
Le projet a pour objet la réaffectation des présents bâtiments en salle de réception et locaux administratifs, en RDC et R+1. L’espace de réception en RDC, ainsi que les locaux associatifs en R+1 sont accessibles pour les personnes à mobilité réduite. Les salles de réchauffe, de préparation, espaces de stockages/livraisons, et locaux techniques, du R-1 au R+2, sont régis par le Code du Travail.

Une extension de 149m² accueille un troisième salon dont la structure poteau-poutres bois permet un plan libre et une belle hauteur sous plafond. Les diverses façades du nouvel édifice, entièrement vitrées, offrent un panoramique sur le parc environnant et la conciergerie, permettant aux usagers une immersion totale dans le site. Un balcon file sur toute la longueur, créant un promontoire sur les espaces verts en contrebas.

L’expérience PLATO dans la construction et la réhabilitation d’équipements a amené l’équipe à préférer la préfabrication pour ce projet de réhabilitation et d’extension. Cette mise en œuvre a généré un chantier sec permettant de se soustraire de tout problème d’intempérie, d’avancer le chantier en hiver et donc de garantir la bonne tenue du planning du chantier. Ce mode opératoire économique a présenté également l’avantage de ne pas effectuer de stockage sur la parcelle et de réduire considérablement l’emprise de chantier, préservant ainsi au mieux le parc arboré du château. Enfin, face au caractère remarquable de l’édifice, la protection des ouvrages existants a été un des enjeux du chantier. C’est pourquoi une méthodologie a été réfléchie de concert avec les entreprises lors de la phase de préparation du chantier, tant au sujet des aménagements intérieurs à préserver que pour les interventions en façade, avec un soin tout particulier apporté à la richesse et aux détails des modénatures que présente l’édifice.