Discrétion et modernité sur le causse de Limogne

Démarche de la maitrise d’ouvrage :
Appréciant particulièrement l’architecture contemporaine, les propriétaires souhaitaient s’installer dans un cadre naturel et préservé pour y faire construire une nouvelle maison. Celle-ci devait être  lumineuse, sans étage, avec des volumes aux lignes épurées tout en prenant soin de conserver le caractère boisé de la parcelle constructible typique du causse de Limogne. L’architecte M Peyrières, contacté grâce à l’annuaire des architectes de la revue « A vivre », leur a conçu une maison refusant le pastiche de l’habitat traditionnel et s’appuyant sur le plaisir partagé d’habiter harmonieusement le terrain à l’identité « caussenarde ».

La traduction spatiale et volumétrique volontairement contemporaine du projet s’inscrit discrètement entre les arbres existants sans brutaliser le terrain. Néanmoins, l’obtention du permis de construire a été difficile dans un territoire peu habitué à des architectures novatrices. L’architecte a constitué un dossier pour expliquer sa démarche de projet aux différents acteurs de l’architecture et de l’instruction des permis. Le CAUE est aussi intervenu auprès du conseil municipal à travers des interventions de sensibilisation sur l’architecture contemporaine.

Implantation et conception :

Tirer le meilleur parti du lieu  :
La souplesse du plan qui se glisse à travers la chênaie permet de répartir les usages quotidiens dans des volumes étirés et fins où se mêlent adroitement les masses blanches des murs porteurs et des toits terrasses, les volets bois persiennés et les parties vitrées. Vu de la route, l’impact de la maison est très faible compte tenu de la densité du bois et des murs en pierre sèche qui délimitent la parcelle. La qualité paysagère du lieu et l’absence de chemins artificialisés pour la circulation des véhicules permettent d’inscrire harmonieusement l’habitation dans son contexte. Seules quelques vues fugitives indiquent la présence d’une architecture d’aujourd’hui.

Une articulation fluide des espaces intérieurs
Les espaces intérieurs sont adaptés à leur usage. La cuisine et le séjour s’orientent au sud et bénéficient d’une position légèrement dominante pour dégager des vues sur l’environnement proche. Sur l’autre aile, les pièces de nuit sont desservies par une galerie vitrée et s’ouvrent sur un platelage bois unifiant toutes les pièces de la maison. Les volumes sont baignés de lumière naturelle qui peut être filtrée par des volets ajourés. Seuls l’entrée et le garage ont un traitement différent avec un bardage plein. Les décrochements de volumes hiérarchisent et articulent les différentes fonctions de la maison.

Des espaces de transition prolongeant le plaisir d’habiter
Les espaces extérieurs sont traités en terrasses bois. Leur traitement décollé du sol apporte une légèreté au projet. Les pièces de vie s’ouvrent ainsi sur une piscine au sud dont le soubassement noir permet de renforcer la composition de la grande ouverture du séjour avec ses éléments coulissants. Le séjour s’étale aussi sur une terrasse intime à l’ouest ponctuée par une cheminée extérieure qui apporte un accent vertical au volume principal. Le jeu des volets en bois sur rails apporte un rythme élégant aux façades et favorise des espaces où l’usager peut y définir le degré d’intimité souhaité.

Procédés constructifs :
Murs : maçonnerie en brique et isolation par l’intérieur (Maçonnerie briques + doublage placostill  BA 13 + laine de verre 100 mm). Conception dessinée à partir d’une trame constructive où les panneaux pleins et les ouvertures ont des dimensions répétitives pour rationnaliser les coûts de réalisation.
Toiture : toiture terrasse en béton, étanchéité membrane PVC fixée mécaniquement sur panneaux isolants.
Menuiseries double vitrage en aluminium, porte d’entrée, porte du garage et volets coulissants brise-soleil en bois exotique.

Approche développement durable :
Limitation de l’impact de la construction dans son implantation (composition respectant le caractère boisé du lieu, imperméabilisation très limitée de la parcelle) et dans le paysage rural (architecture peu perceptible depuis l’espace public).
Conception bioclimatique adaptée aux usages et bon confort d’été.
Simplicité des équipements de chauffage. Un poêle à bois pour chaque aile permet de chauffer l’ensemble de l’habitation (8-12 kW pour le  poêle du grand volume du séjour/cuisine). Un chauffage électrique au sol peut assurer le complément.
Mise en place de volets ajourés en bois pour le confort d’été en laissant filtrer la lumière.
La position en demi-hauteur du séjour cuisine permet de dissimuler une citerne de récupération des eaux pluviales sous la terrasse.