Ce nouveau paysage devait rentrer en résonance avec la composition existante très marquée du cimetière.
J’ai donc imaginé inscrire les nouveaux aménagements dans cette continuité paysagère, privilégiant la modélisation du site dans le prolongement de la première entité, associée à une forte densification végétale. La notion de promenade, qui se devait fluide entre les différents secteurs, a été privilégiée dans la conception de cet aménagement.

La nouvelle extension du cimetière offre deux échelles de lecture :
– L’échelle du paysage, en prenant en compte la topographie du terrain alloué à l’opération mais également les perspectives générales par l’effet de promontoire du site sur la Départementale 126.
– L’échelle du piéton, en offrant aux usagers différents accès, perspectives et ambiances tout en assurant la continuité́ sans rupture avec l’aménagement existant.

Cela se traduit par une double composition :
– En connexion avec les espaces de caveaux existants, j’ai imaginé́ la création de 4 plateaux épousant la topographie existante, en promontoire sur le paysage. La gestion des niveaux a permis de rendre le site totalement accessible aux PMR.
– En partie basse du site, en connexion avec les espaces cinéraires existants, un jeu de merlons végétalisées créé l’intimité́ indispensable au recueillement. Cet aménagement est rendu possible par le jeu des déblais et remblais. Aucune évacuation des terres n’a été nécessaire, réduisant ainsi les nuisances et les coûts.

Le végétal, structure majeure de la composition, marque l’identité du lieu dans un souci de lecture au fil des saisons :

Quatre essences d’arbres différentes viennent marquer les terrasses, ménageant toutefois une seule essence d’arbre par plateau à des fins de sobriété.
– Des lignes de graminées marquent les fosses et délimitent les secteurs. On retrouve des tapis de vivaces persistantes en complément pour maintenir une opacité́ l’hiver.

– Dans le jardin cinéraire, la logique de composition en clairières est alors renforcée par la densité́ des plantations ; pour lutter contre l’effet d’oppression, une essence au feuillage clair vient assurer un jeu de contraste et de vibrations lumineuses.

L’écoulement des eaux est traité de façon naturelle avec la création de noues drainantes à chaque rupture du terrain. Point de convergence de l’aménagement, le bassin sec situé en partie basse du terrain reçoit l’intégralité́ des eaux de drainage et accueille également sur ses berges le puits de dispersion.

Obéissant aux codes propres aux aménagements funéraires, ce projet de paysage est avant tout dédié au bien- être de ses usagers, et vise à leur offrir toutes les conditions nécessaires au recueillement et à l’apaisement dont ils ont besoin lors de leur visite. Le végétal, symbole de vie et de renouvellement, se trouve en être le matériau privilégié pour l’exprimer.

 

Projet Nominé aux Victoires du Paysage 2016

Programme

Il s’agit d’une mission de maîtrise d’œuvre complète pour l’extension du cimetière intercommunal du Grand Dijon.
Le nombre de concessions commercialisables arrivant à son terme, il apparaissait nécessaire de poursuivre l’aménagement du terrain disponible sur environ 1,8 ha et d’offrir ainsi un nouveau cadre paysager accueillant les nouveaux modes d’inhumation.

Maître(s) d'ouvrage(s)
Autre(s) acteur(s)
Année de réalisation
2015
Surface(s)
6 000 m²
Coûts
960 000 € TTC
Crédit photos
Vincent Lamotte
Réalisation mise à jour
septembre 2022