Extension et surélévation d’un immeuble de logements et restaurant en rez-de-chaussée

Ce projet, situé au 43 rue Chevreul, touche à la construction d’un petit immeuble d’angle et à la surélévation d’une maison en R+1 sur la rue Sébastien-Gryphe en ajoutant deux étages constitués d’autant de duplex, dans une écriture qui reprend scrupuleusement les éléments traditionnels du bâti existant en passant à R+3. La surélévation est seulement soulignée par la présence d’un bandeau horizontal qui reprend le registre de soubassement des deux niveaux des constructions voisines rue Sébastien-Gryphe. Le bâtiment de type contemporain R+2 marque la singularité du croisement avec un enduit traditionnel sombre, tout en s’inscrivant dans le gabarit et la matérialité des immeubles voisins. Au rez-de-chaussée, le local commercial est muni de larges baies sur les deux côtés de l’angle. Une porte d’entrée de même facture pour les trois corps de bâti est ajoutée à l’alignement sur rue. Aux étages, conformément à l’extension des deux logements de l’immeuble mitoyen, la façade s’ouvre uniquement sur la rue Chevreul. Les baies possèdent la même hauteur que celles de l’immeuble voisin tout en étant alignées sur le registre horizontal des bandeaux. Désaxés, ces percements suggèrent un mouvement de rotation qui accompagne l’angle entre les deux rues, à l’instar des façades arrondies des immeubles des années trente en vis-à-vis de la rue. Du zinc vient souligner les détails de la construction (casquettes, appuis de fenêtres, gouttière carrée) comme des accents qui accrochent la lumière et mettent en valeur les percements. Le projet cherche donc à la fois à s’inscrire et à renforcer le caractère hétérogène et pittoresque de ce quartier en réutilisant les éléments qui appartiennent à différentes époques de son histoire et en participant lui-même à l’identification contemporaine des lieux : gabarit du début du XIXe siècle, alignement et registre de façade de la ville historique, percements généreux de la période Art déco. Les travaux ont été réalisés en site occupé, notamment pour ce qui concerne l’activité commerciale et le bâti existant avec des contraintes budgétaires serrés sous la vigilance de l’architecte des bâtiments de France.