Groupe scolaire Jules Ferry

Architecture du XXe de la Nièvre

Construit dans le quartier des Montôts alors en plein développement à la périphérie de la ville, le groupe scolaire comportait à l’origine une école maternelle de 4 classes, et une école primaire mixte sur deux niveaux (8 classes de garçons et 8 classes de filles). Dans un contexte d’intenses recherches sur la préfabrication, les bâtiments dissimulent sous leur enveloppe rigide déterminée par l’emploi d’éléments standardisés, l’élégante structure métallique élaborée par Jean Prouvé et ses collaborateurs. A cette époque, le constructeur qui vient de quitter ses ateliers de Maxéville exerce ses compétences en tant qu’ingénieur-conseil. Sa contribution s’avère en définitive fondamentale, puisque la solution proposée concerne toute la structure des constructions. Celle-ci est composée de portiques en IPN placés tous les 3,50 mètres et reliés par trois pannes longitudinales. Cet ensemble supporte les poutrelles en porte-à-faux maintenues en façade par des tendeurs verticaux. La couverture est en bacs aluminium, et les panneaux de façade en tôle d’acier. Les escaliers, également métalliques, sont en tôle d’acier pliée. L’usage de profilés normalisés sert un principe structurel qui génère un dynamisme perceptible jusqu’à l’intérieur des classes, où l’ossature reste apparente. La réponse n’est pas purement constructive : comme dans la plupart de ses interventions, Prouvé parvient à introduire un rythme et une tension sobres, d’une grande pertinence esthétique. Son implication dans ce type de réalisation prouve que quels que soient le programme ou l’échelle, la rationalisation du chantier au moyen d’éléments industrialisés n’engendre pas forcément une apparence pesante. On notera à Nevers la présence d’un mur-rideau formé de panneaux Prouvé, dans l’extension de la préfecture. En Bourgogne, Jean Prouvé a également collaboré à l’élaboration de l’hôpital-prototype de Beaune, et équipé en mobilier plusieurs amphithéâtres de la faculté de Dijon. Une station Total est toujours visible à Talant.

Extrait du Guide d’architecture en Bourgogne 1893-2007 – Éditions Picard – 2008