Le contexte
Le groupe scolaire Thomas Pesquet se trouve au nord d’un quartier pavillonnaire, en limite des champs qui s’étendent vers un coteau boisé. Il a été conçu comme un parvis ouvert sur le quartier tout en ayant une intériorité grâce à la cour paysagère qui sépare les deux écoles.

La volumétrie
L’école est un dispositif qui s’enroule sur lui-même, en continuité de bâtiments de logements déjà présents à l’est. Seize salles de classes sont disposées autour d’une cour centrale, divisée par un espace planté créant la limite entre école primaire et maternelle.

Un maximum du linéaire de façade est déployé au nord vers les champs pour offrir aux salles de classe la vue sur le lointain et créer un lien avec la plaine de Versailles.

Le projet
Le groupe scolaire se divise en un socle en brique percé de larges ouvertures sur la cour, surmonté d’un registre plus aérien avec une trame vitrée qui se termine par un débord de toiture. Cela traduit la répartition du programme entre les salles de classes maternelles au rez-de-chaussée, ayant la spécificité de pouvoir être couplées deux par deux en un espace de près de 100m2, et les salles de l’école primaire plus rationnelles, à l’étage.

Systèmes constructifs
Le bâtiment possède une structure intérieure en béton, des murs périphériques en brique monomur alvéolaire et des murs de refends en briques de terre. Il est doublé thermiquement par l’extérieur avec une vêture de briques de terres cuites. Ces briques proviennent de la briqueterie Dewulf à Allonne, à environ 80km de Villepreux. Toutes les menuiseries et les parquets sont en bois, et les toitures en zinc.

Gestion des eaux pluviales
Une fine marquise en verre est installée sur tout le rez-de-chaussée du bâtiment côté cour, et permet d’assurer les récréations à l’extérieur même en temps de pluie.

L’espace planté, perméable, représente un quart de la surface de la cour, il est agrémenté d’une noue paysagère et sert de jardin et de potager pédagogique en faisant écho à la plaine de Versailles. Les toitures sont végétalisées avec un substrat d’une épaisseur de 20 cm et permettent de récupérer les eaux de pluie. Plutôt que d’avoir des gardes corps en toiture trop visibles depuis l’espace public et la cour, les architectes ont réalisé un débord qui entoure les toits terrasses végétalisés, permettant de souligner le sommet du bâtiment et de rendre visible la végétation.

L’usage sensible du matériau terre
A l’intérieur, pour les différentes cloisons entre les salles de classes, les architectes ont déployé une variation de techniques de murs en terre crue selon les revêtements souhaités. Certains murs sont en brique de terre extrudées, posées entre deux lisses de bois et liées par un mortier de terre avec un appareillage de brique visible, et d’autres sont en torchis avec un enduit lisse sans aspérités. Toutes les terres utilisées pour les briques, les mortiers et les enduits proviennent d’un chantier du Grand Paris Express au nord de Paris.

Performances dans la construction
La terre crue présente des avantages hygrothermiques (absorption de l’humidité), phoniques et thermiques.

L’absence de cuisson nécessaire à sa production, la possibilité de son recyclage de manière quasi infinie et sa disponibilité en quantité en font un matériau avec un excellent bilan carbone. Cependant la construction en terre peine à se diffuser à cause des normes constructives et des avis techniques.

 

Le CAUE est particulièrement attentif et intéressé par l’économie circulaire illustrée par ce projet.

Les concepteurs sont engagés en faveur de l’usage de la terre dans les constructions et ont notamment milité pour l’utilisation des terres d’excavation issues des chantiers du Grand Paris Express dans les projets de construction en Ile de France, comme c’est le cas dans ce projet. L’agence Joly & Loiret avait en effet réalisé l’exposition “Terres de Paris” au Pavillon de l’Arsenal après deux ans de recherche et un appel à projets “le Grand Paris des déblais”.
https://www.pavillon-arsenal.com/fr/arsenal-tv/documentaires/paris-architectures/11971-76-groupe-scolaire-thomas-pesquet-villepreux-yvelines.html

Concepteur(s)
Joly & Loiret Architectes mandataire mission de base
+ OPC + HQE + Paysage
+ Equipe evp, bmf, bet Choulet, Arwytec, Lasa

Ressources bibliographiques

Le cru et le cuit – Groupe scolaire Thomas-Pesquet, Villepreux, Yvelines
D’Architectures, novembre-décembre 2022, pp. 86-93

Programme

Construction d’un groupe scolaire, école maternelle et primaire.

Concepteur(s)
Maître(s) d'ouvrage(s)
Année de réalisation
2021
Surface(s)
3 606 m²
Coûts
7 300 000 €
Crédit photos
Schnepp Renou / joly & loiret – Schnepp Renou / Paul-Emmanuel Loiret
Liens page web
Réalisation mise à jour
avril 2023
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