Immeubles d’habitation
Au moment où se font entendre les premières critiques des grands ensembles et où le besoin de logements nouveaux se fait toujours ressentir, l’Etat décide d’encourager, avec le Plan Construction les innovations de qualité dans l’habitat collectif. De jeunes architectes s’illustrent alors dans des concours ouverts à tous sur le thème du logement, son environnement et la continuité urbaine. Les immeubles de Creil construits par Andrault et Parat sur le plateau, dans le quartier du Moulin, prennent place dans ce renouvellement architectural. L’ensemble des immeubles s’organisent autour de la large avenue Léonard de Vinci. Trois d’entre eux se regroupent sur une parcelle paysagée composée d’allées pédestres. A une époque où le logement prend la forme de tours, de barres ou de maisons individuelles, ces architectes proposent dès 1966, un « habitat intermédiaire », qui conjugue intimité de la maison et convivialité de l’immeuble.
Ce sont d’abord des pyramides puis des immeubles gradins-jardins aux plans masses diversifiés, comme à Creil, qui s’organisent autour d’une voie automobile et de garages, laissant les espaces extérieurs disponibles pour les piétons. Notons que ce concept ne peut plus être valable aujourd’hui, dans une société où la voiture tient beaucoup de place. Chaque appartement possède une terrasse privée, soit en hauteur, soit en rez-de-chaussée, dont l’intimité est préservée grâce à de grandes jardinières, des arbustes ou bien des balustrades. Ainsi, tout en étant privé, l’appartement s’ouvre largement sur l’extérieur et se mêle à l’environnement. On peut accéder de deux manières différentes à l’habitation : soit par les garages, à l’intérieur, soit par les terrasses, à l’extérieur. Ainsi, l’entrée au logement peut être collective ou privée, en immeuble ou en maison. Il s’agit principalement de logements de trois pièces, en duplex au dernier étage, qui comprennent chacun deux chambres, un cellier, une salle de bains, une cuisine et un séjour, qui donne directement sur la terrasse-jardin par l’intermédiaire de grandes portes-fenêtres. Ces unités d’habitations reposent sur des prototypes très flexibles qui s’adaptent au terrain et à la commande et peuvent être de hauteur différente. A Creil, les immeubles sont à trois étages et les appartements superposés ; l’accès extérieur aux logements s’effectue par des escaliers à l’air libre, collés le long des pignons des immeubles. Chaque ensemble d’immeubles est scindé en deux groupes distincts par une « brèche », sorte de couloir surélevé que l’on peut emprunter pour accéder à l’autre façade. Certains immeubles sont agencés de manière à créer des espaces paysagés, lieux de promenade pour les résidents. Un espace de jeux devait être aménagé au croisement de trois groupes d’immeubles, mais il n’a finalement pas été réalisé, peut-être faute de moyens. L’état général des immeubles, parfois gravement fissurés, nécessite une réhabilitation, prise en charge par Oise Habitat. La principale transformation consiste au remplacement des jardinières par des garde-corps en croix de Saint-André avec remplissage en verre feuilleté, et qui va transformer sensiblement l’allure de ces immeubles. D’autres immeubles du même type ont été construits par Andrault et Parat en Picardie, notamment à Beauvais (pour l’OPHLM de l’Oise), Amiens (pour SACI) et Compiègne (pour CILOVA).
La diversité de ces logements résulte de la flexibilité du prototype mis au point par les architectes. Cet habitat intermédiaire offre à ses occupants le confort et l’intimité d’une maison au sein d’un immeuble collectif. Chaque appartement possède sa propre terrasse ou son propre jardin, liant ainsi l’habitat au paysage environnant et à la nature. Info visites : Visible depuis l’espace public.
Intérêt du projet : Flexibilité des modules d’habitation.
Liaison entre habitat et environnement, nature.
Habitat “intermédiaire” entre maison individuelle avec terrasse ou jardin privatifs, et immeuble collectif convivial.
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