La Manufacture, Salle de spectacles

Le projet de la Manufacture de Saint-Quentin a été imaginé pour que la fonctionnalité de l’équipement soit optimum. L’agence Basalt architecture est attachée à imaginer le concept architectural le plus approprié au contexte particulier de l’ancienne ferme de Monplaisir de Saint-Quentin.

Le contexte :

L’enjeu du projet architectural repose, dans un premier temps, sur une étude du site qui à première vue est très complexe du fait des multiples volumes existants construits au fils du temps. L’objectif est de redonner une logique et une harmonie au site en épurant les volumes, pour ne conserver que certains bâtiments remarquables (bâtiments 1,3 et 4).

De cet état des lieux, l’ancienne grange (ou bâtiment 4) ressort comme un élément fort du projet qui deviendra la colonne vertébrale du concept architectural. Elle possède une implantation et une géométrie très marquées dans le site. Néanmoins, elle n’est pas assez grande pour pouvoir recevoir la salle de spectacle. Cette grange possède également une charpente atypique en béton. Elle s’élance grâce à ces courbes élégantes formées par de faibles sections de matière. Les géométries de cette charpente est une source d’inspiration durant tout le long du projet pour la construction de la Salle de spectacle.

Dialogue avec l’existant :

L’objectif devient donc clair : créer un dialogue équilibré entre existant et extension contemporaine. Pour cela, la salle de spectacle est implantée avec la même logique que l’ancienne grange : un grand rectangle orienté sur le même axe avec la même longueur. Autour d’eux, on observe les bâtiments 1 et 3, moins imposants, gravitant comme des satellites.

Le bâtiment 3 n’est pas aménagé pour que la salle de répétition et d’atelier soit en liaison direct avec l’accueil, situé dans l’ancienne grange. La surface libre du bâtiment 3 est mise à la disposition de la maitrise d’ouvrage afin qu’elle puisse l’aménager dans le futur comme le bâtiment 1, en logements et ateliers d’artistes.

Conception architecturale :

Le volume de la salle de spectacle est conçu comme une « boite sombre » reposant sur son « socle clair ». L’enveloppe opaque de la boite, volontairement en débord du socle, est la protection acoustique et thermique de la salle de spectacle. Le calepinage du bardage zinc anthracite suit l’élancement des pointes du volume. Les courbes de sa toiture rendent l’imposant volume plus léger, comme flottant sur son socle constitué d’un parement béton brut blanc. L’enveloppe extérieure minimaliste contraste avec l’ambiance interne plus graphique et chaleureuse. Les parois intérieures font ainsi référence à la géométrie de la charpente existante. La résille en bois clair forme des triangles vides donnant sur un parement en tissu noir. Ces vides servent également au confort et à l’ambiance acoustique de la salle.

La structure de la salle de spectacle, en bois lamellé collé et tirants métalliques fait également référence à l’ancienne grange. Basalt architecture a souhaité retrouver la courbe et les faibles sections caractéristiques de l’existant.

Ambiances et organisation intérieure:

La courbe se poursuit jusqu’au dessin de l’entrée qui contraste avec le volume massif de l’ancienne grange. L’entrée est marquante, comme jaillissant du grand volume en brique. Le bâtiment existant est mis en valeur et débarrassé de ces volumes parasites. Les murs de briques sont conservés, les meurtrières retrouvées, les contreforts restaurés et la toiture rénovée avec une couverture zinc anthracite et une verrière. Les ouvertures donnant sur les patios sont généreuses. Les façades en brique sont rénovées et recouvertes d’une peinture blanche. La couleur blanche permet de donner une note contemporaine à l’ancien corps de ferme, créant une harmonie avec l’extension de la salle de spectacle.

Depuis le hall, le public est invité à prendre le large dégagement accédant au sas de la salle de spectacle. Le grand linéaire de parois et la grande largeur du dégagement sont favorables à l’organisation d’expositions. Cet espace est ouvert sur le patio végétal.

En conclusion le nouveau centre culturel s’affirme en tant qu’entité indépendante de par sa fonction et son architecture. Elle est identifiable et reconnue par tous. Avec ce projet, l’équilibre entre bâtiments existants et extension contemporaine est conservé voir affirmé.

Source texte : Agence Basalt architecture