LaM – Lille Métropole Musée d’Art Moderne, d’art contemporain et d’art brut
Le programme comprend la restructuration et l’extension du Musée d’Art Moderne de Lille qui se situe à Villeneuve d’Ascq, dans un magnifique parc. Construit par Rolland Simounet en 1983, le bâtiment est aujourd’hui inscrit à L’inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques. Le programme vise principalement à reconstituer une entité muséale continue et fluide, ajoutant progressivement au travelling de salles existantes, les nouvelles salles, dont le contenu sera réservé à une très belle collection d’Art Brut. Il vise ensuite à une restructuration complète du bâtiment existant, dont certaines parties qui nécessitaient une refonte assez complète. Malgré l’inscription du bâtiment à l’inventaire des Monuments Historiques, le premier choix a été de ne pas s’installer à distance, mais au contraire de venir envelopper, embrasser le bâtiment avec l’extension. J’ai préféré m’inspirer de l’architecture de Roland Simounet, » apprendre à la comprendre « , pour ensuite développer un projet qui ne se mette pas à distance, dans une attitude qui aurait pu passer pour de l’indifférence. L’architecture de cette extension vient donc se lover sur les flancs Nord et Est du bâtiment existant en un double éventail de longs volumes fluides et organiques : D’un coté l’éventail s’allonge en plis serrés pour abriter un restaurant donnant sur le patio central, de l’autre, il s’allonge en plis plus larges pour abriter chacune des cinq salles d’Art Brut. Le souhait a été de ne jamais être » en concurrence » avec l’architecture de R Simounet, mais plutôt de la poursuivre, avec ses propres objectifs mais avec ma propre sensibilité : Le projet conserve les mêmes échelles de volumes, les mêmes principes d’accroche au sol, mais les interprète de manière libre. Ainsi, grâce à l’espace disponible, aux contraintes programmatiques et à la volonté de constituer un petit monde à part, cette extension, en forme d’éventail ou de main, s’inscrit de manière fine dans les courbes de niveaux, pour constituer une sorte d’émanation de la topographie (R Simounet utilisait d’ailleurs volontiers l’expression au plus près du sol). Du coté du restaurant, l’extension avec son éventail de plis serrés permet un remaniement du patio, en assouplissant les relations du hall vers ces espaces de restaurant, de librairie et d’auditorium restructurés. L’idée était d’agrandir le bâtiment, mais aussi d’en rééquilibrer les fonctions, de redonner un nouveaux souffle à certains espaces devenus désuets ou sous-utilisés au fil du temps. De l’autre coté, l’extension avec son éventail de larges plis abrite donc les salles d’exposition d’Art Brut. Dans cette partie située à l’est du bâtiment existant, toutes les salles du musée sont à présent reliées entre elles, partant de l’Art moderne, pour arriver sur l’Art Brut, en passant par l’Art contemporain, sans oublier des salles dossiers et des salles d’expositions temporaires qui s’articulent sur les autres. Les salles d’Art brut cherchent à instaurer un rapport étroit avec le paysage, en même temps qu’un rapport adapté aux oeuvres : oeuvres atypiques, oeuvre fortes qui ne laissent pas indemnes. Ainsi les salles forment ces plis qui les rendent moins raides et plus organiques, qui font découvrir au visiteur les oeuvres de manière progressive. L’architecture a dû s’introvertir quelque peu, pour protéger des oeuvre souvent fragiles qui nécessitent un très faible niveau d’éclairement. Chaque extrémité de pli, et donc de salle, vient chercher une grande vue magnifique sur le parc, moment de respiration bénéfique dans le parcours. Ce moment vient compenser la faible lumière naturelle des salles, en offrant tout à la fois un bain de lumière et une vue sur le parc, et en rappelant aussi une des dispositions les plus généreuses de R Simounet dans les salles existantes du musée. Les enveloppes sont sobres, béton brut et lisse, avec des modénatures ou encore perforé pour protéger les ouvertures d’un trop grand soleil. Le béton est recouvert d’une lasure discrète mais nacrée dont les reflets changent de couleur suivant la lumière.
© Manuelle Gautrand Architecture Bâtiment présélectionné pour être éligible au Prix français » l’Equerre d’Argent » 2010 Bâtiment présélectionné pour être éligible au Prix européen » Mies Van der Rohe » 2011
Circuit AMO 2014
Restructuration et extension du musée d’Art moderne existant (Roland Simounet, architecte)
LaM – Lille Métropole Musée d’Art Moderne, d’art contemporain et d’art brut
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