Projet présenté lors de la Semaine de l’Architecture 2009 du CAUE de Loire-Atlantique.

« L’Arbre à Malice » s’inscrit à la périphérie de Nantes au sein du quartier de la Haluchère face au parc de Maraîche, Rue Emile Gadeceau.
Situé au nord de la ville, la Haluchère est un ancien coteau maraîcher que l’expansion urbaine a envahi. Désormais y règnent les infrastructures de mobilité périphérique, les centres commerciaux et d’activités, les logements collectifs sociaux et les lotissements pavillonnaires.
Pourtant, au sein même de ce territoire urbain hétérogène, subsistent quelques traces des origines maraîchères du sol. Un verger en jachère, une ferme abandonnée, une citerne d’eau rouillée perchée sur un ancien mur de clôture en pierre, des sentes aux accès incertains ou oubliés, offrent encore aujourd’hui une certaine poésie, une enclave de liberté dans l’aménagement fonctionnel du territoire.
Cette poésie, liée à l’activité passée du sol, nous avons souhaité la révéler au sein de notre projet.

LE PROJET
Le projet s’implante sur sa parcelle rue Emile Gadeceau faisant front au nord à la Place publique des Maraîches, s’adossant à l’est sur le bâtiment multi accueil de la Mutuelle Atlantique et s’étirant jusqu’au cœur des jardins voisins au sud.
La configuration et le dessin de cette implantation cherchent à tirer profit des atouts et des caractéristiques du site pour s’y intégrer.
L’élévation nord est traitée comme une façade et s’élève à plus de 9 mètres au-dessus de la Rue Emile Gadeceau. Puis, au gré de la profondeur et de l’intimité de la parcelle, l’épanelage des volumes diminuent à 3 puis à 2 niveaux pour finalement s’encaisser dans le sol en fond de parcelle.
Le corps construit de l’établissement se déhanche à droite puis à gauche, venant ainsi dialoguer avec les constructions voisines, s’ouvrir sur une perspective privilégiée, retenir la déclivité du sol naturel, etc.
En découlent une succession de jardins-patios ouverts sur le ciel et le voisinage.
Logés au-dessus des soubassements de béton, les parallélépipèdes de bois brut s’animent dans le ciel, semblables aux citernes en acier oxydé sur leur tour de pierre, aux cabanes et aux palissades qui jonchent les quelques propriétés maraîchères abandonnées.
Cette complexité entre forme et matière s’enrichit d’une cinquième façade végétalisée offrant à l’ensemble une cascade de jardins en terrasses.
L’originalité du projet, outre l’emploi des panneaux en bois préfabriqués, réside dans la composition et la forme des ouvertures.
Accrochées aléatoirement sur l’ensemble des façades, comme autant de tableaux dans un musée, les quatre-vingt ouvertures que compte la maison cadrent le paysage environnant en offrant aux enfants d’innombrables perspectives sur la vie du quartier.
Et quand vient la nuit, les tableaux deviennent miroirs et les regards s’inversent offrant depuis la ville une constellation lumineuse.
Ce percement « musical » et incandescent a le double intérêt d’offrir à l’ensemble construit une identité proche de l’imaginaire de l’enfance tout en permettant à ces derniers son appropriation et la possibilité de découvrir et d’apprivoiser son environnement de façon ludique, spontanée et parfois inattendue.

LE CHANTIER
Les contraintes rencontrées lors de l’étude de ce centre d’hébergement pour jeunes enfants et bureaux attenants étaient l’exigüité, la pente naturelle et le manque d’accessibilité de la parcelle.
Les délais de réalisation courts et le coût d’objectif restreint nous laissaient peu de marge de respecter les exigences d’un programme à inscrire dans une démarche environnementale.
Pour répondre à ces exigences nous avons initialement étudié la possibilité de construire avec un système préfabriqué. Cela nous permettait d’espérer un chantier sec, peu bruyant et de courte durée.
L’utilisation du bois sous forme d’éléments massifs contrecollés « BBS » nous a permis de ne plus doubler les murs d’une isolation traditionnelle, d’un revêtement en plaque de plâtre intérieur,  et d’éviter tout ravalement extérieur ou entretien décennal.
Economie de matière, de main d’œuvre, simplicité de mise en œuvre, esthétisme du bois brut extérieur comme intérieur, la construction devient une maquette en bois grandeur nature.
Seule contrainte liée à la préfabrication, la maîtrise de tous les détails de réalisation et de mise en œuvre intégrant l’ensemble des corps d’état, par anticipation à la fabrication des panneaux.
S’en suit une liberté d’expression et un confort optimal des espaces à disposition des enfants à un coût abordable. (Texte : agence HYBRIS)

Programme

Maison d’accueil pour 12 enfants et siège administratif

Maître(s) d'ouvrage(s)
Année de réalisation
2007
Surface(s)
880 m² SHON
Coûts
1 162 900 € HT
Crédit photos
Stéphane Chalmeau
Réalisation mise à jour
septembre 2022
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