Architecture du XXe en Saône-et-Loire
Selon l’Architecture Française n° 133-134, 1953, 250 maisons individuelles de type «Pierres Blanches» ont été construites en Saône-et-Loire. L’architecte a pris en compte la disponibilité des matériaux et les ressources financières des maîtres d’ouvrages : Ces logements ont été conçus en fonction des méthodes de réalisation et de financement qui permettent maintenant l’accession à la propriété au plus grand nombre. 250 habitations de type ‘’Pierres Blanches“ (5 et 4 pièces) ont été réalisés dans le département avec des variantes dues aux programmes particuliers et à la configuration du terrain. En outre, l’expérience a permis chaque fois des améliorations et des compressions de la dépense. (..) Les logements sont réalisés : 1) en maçonnerie de pierres apparentes dans la vallée de la Saône riche en carrières ; 2) en béton ou en aggloméré de mâchefer dans les villes industrielles ; 3) en briques creuses, à 2 parois, dans le nord du département et la vallée de la Loire où abondent les usines de céramique. Le chauffage est assuré par un poêle unique à feu continu placé dans le vestibule d’entrée, à la plus grande satisfaction des usagers. A l’étage, un conduit de fumée est prévu dans chaque chambre. L’équipement comprend : eau chaude et froide, 2 lavabos, bidet, douche ou baignoire. Les variantes de plans tiennent compte de la topographie, de l’orientation et des possibilités financières (garage au sous-sol, galerie devant le séjour, balcon, persiennes ou volets etc…).
Le lotissement comprend cinq unités de voisinage composées de six maisons individuelles chacune, lesquelles délimitent ainsi des placettes. De légères variations (orientation, alignement, décrochements) évitent la monotonie, en jouant notamment sur la présence marquée des pignons et des toitures en tuiles mécaniques. Les constructions affichent avec sobriété leurs mœllons de pierres qui les ancrent dans le sol et établissent un dialogue avec la végétation. Le caractère pittoresque de l’ensemble repose en grande partie sur les arbres et clôtures végétales qui bordent la voirie tout en contribuant à préserver l’intimité des habitants. L’utopie de la cité-jardin est encore présente, même sous une forme plus diluée et un projet réaliste : l’idée d’un morceau de ville à la campagne ne s’accompagne pas ici d’un traitement végétal des voies et des placettes comme dans certains exemples célèbres d’avant-guerre (cité-jardin du Floréal à Watermael-Boisfort, près de Bruxelles). Mais l’implantation des habitations, l’économie des moyens, la réussite d’une insertion paysagère conscieusement entretenue par les propriétaires en font un exemple à méditer, même un demi-siècle plus tard.
Extrait du Guide d’architecture en Bourgogne 1983-2007- Éditions Picard – 2008