Magasin Monoprix
Architecture du XXe dans l’Yonne
Depuis sa création dans les années 1930, l’enseigne Monoprix fait un credo de son implantation en cœur de ville. Dès lors, la combinaison de cette situation et de la fonction commerciale impose aux architectes deux contraintes paradoxales : il convient d’intégrer les constructions au bâti généralement ancien des centres urbains tout en attirant l’attention du passant. Édifié vraisemblablement à la même époque que l’actuel Monoprix de Chalon-sur-Saône (le permis de construire de l’établissement auxerrois date de 1970), les deux magasins affichent l’hermétisme de leur architecture. A Auxerre, la volonté de contextualisation est évidente, même si le résultat peut être nuancé. Dans le relief des panneaux préfabriqués en béton qui couvrent les façades, certains voient des références aux colombages encore présents dans la cité. Les ruptures d’élévation, les avancées de la fausse couverture, la disposition des pseudo-lucarnes et le rythme irrégulier des panneaux, ont pour but de rompre le bloc en suggérant la juxtaposition de constructions étroites dont le gabarit, la couverture et les baies (simulées par le relief du béton) évoqueraient le bâti environnant. L’idée d’une division de la façade principale dans le but d’une intégration au front bâti est également celle que suivra l’architecte de la salle polyvalente de Toucy, une dizaine d’années plus tard. Cela suffit-il à une bonne insertion? Cette volonté d’intégration ne pouvait être totale puisque le but était aussi de créer une vitrine capable d’attirer le client. Les enseignes lumineuses tendent à masquer les ruptures de la façade et, créant un écran, minimisent l’éventuelle discrétion recherchée.
Extrait du Guide d’architecture en Bourgogne 1893-2007 – Éditions Picard-2008
Magasin Monoprix
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