Maison de La vache qui rit
Dédiée à un personnage mythique, la Maison de La vache qui rit devait être un lieu hors du commun.
De fait, le bâtiment imaginé pour développer la scénographie autour du patrimoine de La vache qui rit se veut à l’image de la marque : moderne, respectueux de son environnement et de son histoire, surprenant et accueillant.
Située sur le lieu même de l’usine Bel où furent coulées les premières portions de La vache qui rit en 1921, et après une deuxième vie comme musée d’archéologie, la Maison de La vache qui rit conserve la mémoire et l’identité du site industriel d’origine en s’appuyant sur le bâtiment principal et ses caves d’affinage. La partie transversale du Musée laisse la place à une construction moderne. La continuité entre passé et présent est assurée, le nouveau bâtiment crée un dialogue spatial entre le projet et son contexte historique.
Un dialogue entre nature et architecture
Tournée vers son jardin plutôt que sur la rue, la Maison de La vache qui rit offre une vue privilégiée vers le Parc du Puits Salé. Le bâtiment s’intègre et participe au lieu par l’importance donnée aux jardins extérieurs. Ces derniers facilitent notamment l’infiltration des eaux de pluie et contribuent à maintenir la biodiversité du site.
Le jardin, constitué de différentes bandes de gazon, descend en pente douce et pénètre dans le bâtiment. La transparence du rez-de-chaussée assure la continuité visuelle de cette séquence jusqu’au mur végétal qui prend appui sur l’ancien mur mitoyen et se développe sur toute la hauteur du bâtiment, sous la verrière, invitant ainsi le visiteur à entrer et découvrir ce lieu.
La boîte à souvenirs semble flotter au dessus d’un jardin continu, de la prairie jurassienne… La découverte du parcours architectural et muséographique est ainsi ” dans la boîte ” et ” dans les entre-deux ” : dans le dialogue entre le bâtiment existant et l’extension contemporaine, entre l’intérieur et l’extérieur, entre les transparences et les opacités, entre la lumière et les ombres.
Le volume simple, une boîte en bois « suspendue »
Le nouveau bâtiment semble sortir de l’ancien : un volume simple rythmé par les cadres de bois qui le composent et soulevé du sol par un niveau entièrement vitré.
Le choix naturel du bois (en structure, bardage, menuiseries, faux plafond…) pour la Maison de la Vache qui rit a permis d’exploiter directement l’expressivité de la structure en conférant, une image forte au projet, simple et chaleureuse.
Son originalité réside dans son système constructif : des cadres de bois en lamellé-collé disposés selon un intervalle de 60 cm pour donner au bâtiment principal une autonomie et une stabilité sans poteaux intermédiaires (13 mètres de portée), avec ses propres fondations. Les potentialités du bois exploitées avec différentes techniques (lamellé-collé, combinaison avec des éléments en acier non visibles…) ont permis de rendre possible cette structure. Celle-ci est décollée du mur mitoyen afin de capter la lumière au travers d’une verrière éclairant les espaces d’exposition.
Les continuités des traitements intérieurs – extérieurs rendus possible par ce matériau (bon coefficient d’isolation et faible transmission thermique) accentuent l’identité et la perception du volume. Ce qui se voit à l’extérieur se retrouve à l’intérieur.
L’utilisation du bois comme matériau principal allait dans le sens d’un chantier environnemental : fabrique en atelier et mise en œuvre rapide sur site, exécution précise des détails, chantier sec avec une matière optimisée et peu de déchets. Le mélèze offre des qualités naturelles de durabilité, il est très résistant aux risques biologiques ; les protections naturelles de cette essence permettent de minimiser l’entretien coûteux et contraignant des façades. Il pourra vivre, évoluer et vieillir naturellement, sans protection chimique ; la modification de sa teinte au fil du temps est un choix architectural assumé.
Une Maison en dialogue avec l’environnement
La vache qui rit vit s’intègre dans la stratégie de développement durable. Des solutions techniques de haute performance environnementale ont été abordées :
– Isolation thermique renforcée : isolation renforcée “RT2005+” des vitrages, protection thermique des surfaces vitrées par des stores extérieurs amovibles, isolation par l’extérieur du bâtiment existant représentant un gain de 40 kW en puissance installée.
– Utilisation systématique d’éclairages basse consommation.
– Système de climatisation en circuit fermé de pompes à chaleur sur boucle d’eau permettant le transfert d’énergie de locaux présentant des besoins thermiques différents. L’énergie est récupérée sur l’air extrait et utilisée à la fois pour réchauffer l’air neuf et modérer la température de la boucle d’eau.
La ventilation à débit variable du bâtiment neuf diminue les puissances électriques consommées, en particulier, la ventilation de l’auditorium est asservie à une sonde CO2.
Des solutions de production d’énergie combinent des sources renouvelables :
– les pieux des fondations sont utilisés pour installer des sondes géothermiques qui alimentent la boucle d’eau ;
– les pompes à chaleur assurent le transfert d’énergie de la boucle à chaque local de la Maison ;
– les 170 m² de panneaux photovoltaïques intégrés dans l’épaisseur de la membrane de couverture du nouveau bâtiment produisent environ 7 kWh/an d’énergie revendue à EDF (cette installation constitue la centrale photovoltaïque la plus importante de la région).
(Texte Agence Reichen et Robert)
Réaménagement scénographique et architectural des espaces intérieurs.
Expositions temporaires, auditorium, boutique, espace de restauration et espace de jeu extérieur.
Maison de La vache qui rit
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