Maison de retraite Lasserre + logements
La maison de Retraite Lasserre a été construite à proximité immédiate de l’hôpital Corentin Celton. Le bâtiment est construit en U autour d’un jardin orienté plein sud. L’organisation d’ensemble répartit astucieusement l’Ehpad sur la rue et son animation, tandis que les logements familiaux sont tournés vers l’intérieur de la parcelle et le jardin de l’hôpital, au calme. Rien, extérieurement, ne distingue physiquement les deux programmes. Ce monolithe, qui suit les inflexions de sa parcelle dont il épouse exactement les limites, est sculptural. Inévitablement, pour être paré de la même pierre grise que celle employée par l’architecte Peter Zumthor pour les thermes de Vals, il évoque à ceux qui la connaissent cette référence majeure de l’architecture « sur mesure ». Le calepinage des lits de pierre relève d’un travail si précis que le bâtiment semble avoir été équarri et lissé dans une roche mate qui, bizarrement, lui aurait préexisté ici. D’apparence simple, cette surface sur laquelle alternent affleurements et creux des baies vitrées est lisse et austère (certains voisins le lui reprochent). Mais comme les architectes aiment jouer avec les sens, le bâtiment est paradoxal : une fois dans les étages, la perception s’inverse, l’austérité cède le pas à une lumière étale, douce, exploitée partout pour guider les pas du personnel et le séjour des résidents. Les détails médicaux disparaissent au profit de référents domestiques servis par un choix de matériaux et de couleurs chauds. La salle à manger, derrière sa baie vitrée panoramique et ses rideaux plissés, évoque le restaurant d’un grand hôtel. Les dimensions sont généreuses. Quatre étages de la maison de retraite équivalent à six étages dans la partie logement. Dans les chambres, habillées des effets personnels des résidents, les allèges sont basses pour ne pas faire obstacle à la vue des personnes allongées. Formant banquette dans l’épaisseur des baies, elles développent un petit espace affectif, approprié par les résidents pour asseoir les enfants, ou déposer leurs trésors essentiels, cadres, livres, coussins, bouquets ou bibelots. Et l’on se prend à rêver qu’un jour nous voudrons aller vivre nos derniers jours dans une maison de retraite, spécialement choisie comme dernière demeure pour finir en paix. (Et puis renaître sous la forme d’un fœtus astral, comme le savant Bowman tombé sous l’influence du monolithe noir de « L’Odyssée de l’espace » dans la fiction de Kubrick…).
Ehpad 131 lits, hôpital de jour pour Alzheimer (10 places) et 2 logements de fonction + 41 logements PLI et 75 places de parking en sous-sol
Maison de retraite Lasserre + logements
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