Médiathèque James Baldwin
CONTEXTE DE L’ÉQUIPEMENT
Situé dans le 19ème arrondissement, à proximité immédiate de la place des Fêtes, l’ancien lycée hôtelier Jean Quarré deviend la nouvelle médiathèque James Baldwin et la Maison des réfugiés.
Ce projet, porté par la Ville de Paris et conçu par l’atelier Philippe Madec, répond à un besoin d’équipement culturel à l’échelle locale, l’arrondissement ne disposant d’aucune médiathèque jusqu’à présent. L’équipement prolonge également la rénovation de la nouvelle place des Fêtes.
Impliquant une redéfinition totale du bâtiment de l’ancien lycée, le projet de transformation prévoit l’hybridation de deux programmes distincts au sein d’un unique équipement. La médiathèque offrira de nombreux usages (ateliers, co-working, espaces multimédia, presse, actualités…) sur près de 2500 m². Quant à la Maison des réfugiés, espace-ressources de 1000 m², elle proposera un accompagnement innovant, de l’apprentissage du français à la formation professionnelle, pour faciliter l’intégration des personnes réfugiées.
À ces ambitions culturelle et sociale, s’ajoute une exigence écologique. Le bâtiment bas-carbone est exemplaire sur le plan environnemental.
LES ENJEUX DU PROJET
Le projet s’inscrit à l’est de la Place des fêtes, centralité fédératrice du Nord-Est parisien et haut lieu de l’implication des habitants dans la vie locale. Associé à la Maison des réfugiés, le projet de la médiathèque James Baldwin répond à un besoin d’équipement culturel nécessaire au dynamisme local. Étirant l’aire d’influence de la place vers l’Est, il se veut ouvert à la diversité des modes d’appropriations et s’accorde avec le réaménagement de la place des Fêtes dont il partage plusieurs ambitions : végétalisation du quartier, renforcement des pratiques urbaines émergentes, et déploiement des pratiques du quotidien. L’ancien lycée réhabilité est un bâtiment en béton. Dans une optique de réemploi, l’architecte-urbaniste Philippe Madec, concepteur du projet, a fait le choix de conserver la structure et l’enveloppe du bâtiment existant, et de réutiliser les matériaux existants, afin de « faire du bâtiment sa propre matière première ». À travers ce projet, il applique le principe de la frugalité heureuse et créative qu’il défend. Dans l’architecture du bâtiment, cela se traduit par la volonté d’utiliser moins de béton, d’employer des matériaux bio-sourcés, de favoriser le réemploi et d’optimiser la ventilation et l’apport de lumière naturelle.
LE PROGRAMME
La médiathèque occupe l’ensemble du bâtiment A, ainsi qu’une partie du bâtiment B. Le bâtiment B est dédié au coworking et à la Maison des réfugiés. Ces deux bâtiments sont connectés par « Le Lien », nouvelle structure accueillant les distributions principales. Le programme de la médiathèque est organisé en 5 grands plateaux superposés. L’accueil, les espaces de convivialité, de consultation libre et les périodiques sont au rez-de-chaussée bas. L’espace adulte prend place sur les deux niveaux suivants (RDC haut et R+1), et l’espace enfant est disposé en R+2. Au R+3, les espaces de gestion, administratifs et de traitement du livre ne sont pas ouverts au public et sont accessibles uniquement par « Le Lien ». Au centre de la médiathèque, les circulations existantes ont été supprimées pour créer un patio central à ciel ouvert, offrant un apport de lumière naturelle et assurant la ventilation naturelle de l’équipement. « Le Lien » accueille suivant les niveaux : espace de cafétéria, tisanerie ou espaces en lien avec la salle de lecture non permanente. Le second bâtiment, abritant la Maison des réfugiés et une partie de la médiathèque, est transformé en un vaste bâtiment modulable et traversant. Celui-ci a été conçu en deux temps : l’enveloppe et les équipements techniques dans un premier temps, l’aménagement intérieur dans un second temps. Au rez-de-chaussée, côté place des Fêtes, une entrée propre à la Maison des réfugiés est créée, au centre, un café et deux grands ateliers sont imaginés, et à l’est une salle polyvalente est disposée. À l’étage, le plateau est divisé en espaces de co-working accessibles depuis le bâtiment. Dépendant de la médiathèque, la salle polyvalente et le co-working seront mis à disposition de la Maison des réfugiés pour des évènements particuliers ou durant des créneaux horaires spécifiques.
UNE ARCHITECTURE FRUGALE
L’approche par la frugalité, développée par l’Atelier Philippe Madec, permet une relecture de ce patrimoine architectural grâce à des interventions minimales sur l’existant, même si elles sont parfois significatives. Conservée au maximum, la structure en béton est adaptée à son nouvel usage. Cette structure présente une grande facilité de récupération et de transformation des lieux, tirant parti de sa logique structurelle simple. Fragilisée à certains endroits, elle a été renforcée à l’aide de béton durant le chantier.
Dans le bâtiment A, la démolition des circulations verticales pour créer le patio central permet d’augmenter les apports en lumière naturelle et d’assurer les fonctions de désenfumage et de ventilation naturelle. Certains planchers sont démolis pour créer des espaces en double hauteur. Le « Lien » représente la transformation des lieux dans le tissu urbain grâce aux courbes de sa résille en bois faisant office de pare-soleil autoportante. Il est composé de planchers bois et d’une structure porteuse en bois poteaux-poutres avec un remplissage en terre crue, grâce à la technique de la terre coulée. Réutilisant les outils et savoir-faire liés à la construction en béton, des panneaux de terre coulée préfabriqués sont expérimentés dans l’objectif d’éprouver ce procédé et d’en faire une technique courante pour les constructeurs de demain.
Médiathèque et Maison des réfugiés
Médiathèque James Baldwin
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