Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie
Le musée des Beaux-Arts et d’Archéologie est l’un des plus ancien de France (1694) et compte 1500 œuvres et 6000 dessins. Sa collection disséminée à l’origine dans divers lieux dans la ville, est installée en 1967, dans ce bâtiment conçu pour être une halle aux grains pour la vente du blé à la criée à la suite du projet de créer la liaison du canal Rhin-Rhône. Ce projet ne se concrétisant pas, son usage s’est très vite diversifié jusqu’à être dénommé le « palais à tout faire », abritant des commerces, l’École des Beaux-Arts, une salle de concert et un espace muséographique. C’est avec la donation des collectionneurs BESSON qui avait conditionné leurs dons à la ville par la création d’un véritable musée que la halle est transformée en musée. Ainsi, l’architecture de ce bâtiment a été conçue par trois interventions caractéristiques de leurs époques respectives.
L’architecture du créateur du bâtiment, Pierre MARNOTTE architecte de la ville est de style néoclassique et répond à des fonctions commerciales. Il dessine des façades symétriques reprenant les références de l’architecture classique, confortées par un plan carré qui fonctionne avec un système de planchers carrés évidés au centre pour la vente à la criée. Cette cour centrale est surmontée d’une verrière qui assure un éclairage naturel du cœur de la halle.
Louis MIQUEL architecte ancien collaborateur de LE CORBUSIER intervient sur ce bâtiment en 1967. Il enlève les galeries de bois de la cour carré intérieure pour développer une spirale de béton brut qui relie les différents niveaux et crée une promenade architecturale, chère au mouvement moderne, soutenue par l’usage du modulor (système de mesure créé par LE CORBUSIER) qui lui permet de créer un maximum de niveaux d’exposition sur la hauteur disponible. Les ouvertures de l’étage étaient équipées de paralumes afin de protéger les œuvres d’arts de la lumière. De l’extérieur, les vitrines des anciennes boutiques sont fermées afin de mieux contrôler la lumière et préserver les œuvres.
La ville de BESANÇON lance en 2015 les marchés de maîtrise d’oeuvre pour la rénovation du musée. Adelfo SCARANELLO architecte retenu pour cette rénovation propose d’affirmer le musée comme un élément repère dans la ville. Ce rapport du musée à son contexte urbain est important pour redonner du lien entre les œuvres et le lieu où elles sont exposées. Le dialogue commence dès que le regard se pose sur les façades par le travail de perméabilisation du regard, que ce soit depuis l’extérieur, en réouvrant les ouvertures, et entre les espaces intérieurs, en laissant le regard balayer les différents espaces. Ce travail précis résulte d’échanges constructifs avec l’Architecte des Bâtiments de France afin de valoriser cette architecture dans le respect des bâtis d’origine et du Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur de la ville. La verrière est remaniée afin de mieux gérer l’impact thermique et lumineux du soleil. Les choix d’ouvertures zénithales offrent une qualité d’ambiance et libère la spirale de béton de MIQUEL par l’ouverture des façades de la cour intérieure. La lumière, tant naturelle qu’artificiel, prise comme un élément architectural vient créer un dialogue intérieur/extérieur. Grâce à l’économie du projet, et un dialogue fécond avec le conservateur, la scénographie a pu être proposé par Adelfo SCARANELLO ce qui donne une unité et fluidité remarquable de l’ensemble.
Texte : CAUE à partir de :
- Musée des beaux-arts et d’archéologie de BESANÇON, architecture – 2018 – Adelfo SCARANELLO
- Musée des beaux-arts et d’archéologie de BESANÇON, scénographie – 2019 – Adelfo SCARANELLO
- A la découverte du Musée des beaux-arts et d’archéologie de BESANÇON – CAUE25
- Conférence mensuelle de la Cité de l’Architecture et du Patrimoine : « Trois musées en site historique » par Adelfo SCARANELLO architecte à BESANÇON et PARIS
Rénovation du Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon.
Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie
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