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Architecture du XXe de la Nièvre

Sur une parcelle irrégulière inoccupée depuis la destruction d’un ancien couvent, Pierre Forestier a articulé les différents services en respectant l’alignement urbain de la rue Hoche et en situant l’entrée sur le square. L’apparence un peu austère de l’édifice ne laisse pas forcément deviner la modernité technique qui l’a engendrée. L’architecte adopte ici un système constructif déjà éprouvé à la cité de la Muette à Drancy (achevée en 1934, Eugène Beaudouin et Marcel Lods architectes). Le procédé développé par l’ingénieur Eugène Mopin associe une structure métallique à des panneaux de béton préfabriqués dont les dimensions autorisent une mise en œuvre aisée. Cette innovation possède un caractère expérimental fondamental dans l’après-guerre, où la préfabrication devient un enjeu essentiel pour la construction en masse de logements et d’équipements. La mise en valeur des planchers évite un aspect trop monolithique des façades: ancien élève d’Auguste Perret, Forestier sait mettre en exergue l’ossature de ses bâtiments, en dégageant une esthétique soignée qui témoigne de sa filiation avec le classicisme structurel. La vive opposition témoignée à l’époque à l’encontre du traitement extérieur révèle la nouveauté que représentait une telle construction.
C’est dans le cadre de ses fonctions d’architecte régional des PTT que Pierre Forestier (1902-1989) conçut cet édifice. Après avoir débuté sa carrière en Algérie, il réalisa la cité sanitaire de Clairvivre en Dordogne, un ensemble unique de bâtiments formant une véritable petite ville. Sa production compte également des édifices publics, et surtout de nombreuses constructions hospitalières dans toute la France. Son utilisation rationnelle des possibilités offertes par le béton s’est assortie d’un sens aigu de l’échelle et des contraintes du site.

Extrait du Guide d’architecture en Bourgogne 1893-2007 – Éditions Picard – 2008