La géométrie de l’ensemble à laquelle tous les détails devraient obéir est une discipline insupportable, contraire au sentiment de quartier « naturel », plutôt « bonhomme », aimable, peu anesthésiant à observer. Dans ce cas, les habitants, très naturellement, l’enjolivent de suite car cette forme urbaine n’est pas incompatible avec leur culture d’ornement, de jardinage, de mobilier extérieur, de couleurs personnelles, etc. S’ils se sentent respectés, ils se familiarisent vite avec leur milieu nouveau. Nous nous gardons d’imiter des styles populistes mais construisons simplement avec les matériaux « ordinaires » sans les déformer par des égocentrismes d’architectes…

Pourtant, cela ne peut être ni le simplisme ni le désordre : nous composons un ensemble lisible structuré par les accès. Les voiries intérieures sont étroites et ponctuées de placettes plantées comme les rues mêmes. Avec la même attitude nous plantons un arbre par maison, chacun différent.

Le jeu des places et des rues étroites veut donner à l’ensemble non pas une géométrie raide qui commande l’ensemble mais un rythme, une succession sensible d’espaces qui suggèrent des groupements flous (on ne sait où un espace commence et où il finit… ) en non seulement des unités autonomes.

Un réseau de sentiers relie les différentes parties de l’opération : le sentier périphérique, ceux qui sont bordés des haies des jardins privatifs, la plaine de jeux, la « diagonale verte » Celle-ci est dédramatisée, elle est dessinée sans ligne droite. Les cheminements sont toujours plantés.

Les plantations sont aussi destinées à accrocher le bâti aux espaces libres : vignes vierges, lierres, glycines, clématites, etc. Et dans les jardins privatifs : haies campagnardes, fruitiers, etc.

Le réseau des fossés d’eau de pluie est bien marqué, il récupère les eaux de pluie (avec leurs plantations spécifiques) en traversant les rues et les longe visiblement ; à l’imitation des chemins campagnards tels qu’ils existent aux alentours. Les rues et quelques accès de garages enjambent les noues sur des ponts vers le chemin des Brichères. Les logements s’accrochent au terrain et à sa déclivité par des murets, haies, buissons, etc. Il n’y a pas d’alignement continu ni en plan ni en volume : les formes et les hauteurs varient pour mouvementer la « skyline », en contraste avec les deux barres.

Reconnaître son logement est aidé imperceptiblement par les formes, les matériaux, les couleurs, les pergolas, marquises, les murets nécessaires au soutènement entre voisins, les plantations, etc. Tous les objets visibles sont destinés à « caractériser » le paysage, à le rendre reconnaissable : un lieu ne peut être confondu avec un autre, comme dans ces rangs d’objets où on ne peut se fier qu’à leur numéro matricule…

Chaque logement du rez-de-chaussée possède son jardin, plusieurs logements d’étage ont un accès direct de leur balcon à un jardin distinct. 

Programme

Réalisation d’un éco-quartier de 100 logements individuels, individuels superposés, collectifs.

Récupération des eaux pluviales en surface, toitures végétalisées, matériaux sains, eau chaude sanitaire solaire.

Types de réalisation
Année de réalisation
2008
Surface(s)
SHON : 9.030 m²
Coûts
Coût travaux : 9.400.000 euros ht
Crédit photos
Lucien Kroll
Réalisation mise à jour
septembre 2022
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