L’auberge « à l’écu de France » occupait au 17ème siècle le carrefour de la voie royale et du ru de Marivel, jouant un rôle socio-économique majeur le long de ces axes. Au 19ème siècle, une activité de blanchisserie naît à Viroflay, neuf séchoirs sont spécialement construits à cet effet. En 1991, une mission de réflexion urbaine sur ce quartier est engagée, les deux bâtiments patrimoniaux devront être alors conservés et transformés en centre culturel, dialoguant avec une bibliothèque, des logements et une médiathèque implantés sur la même place publique.

Le choix programmatique de conserver ces deux bâtiments a conduit les architectes à gérer deux difficultés: côté ville réunir deux bâtiments de facture différente, éclairer par la lumière naturelle le cœur de l’équipement. L’emprise au sol est égale à la surface du terrain. Les deux bâtiments existants ont été épurés à l’extrême, le séchoir, aux belles proportions a été restauré à l’identique. Une faille interne dégage ses façades Sud et Ouest devenues intérieures. Ses claies de bois, rénovées, filtrent l’ensoleillement d’une salle de réunion. Le caractère patrimonial de l’ancienne auberge a été révélé par la mise en valeur des murs poids et la conservation du nom de l’auberge. L’unique façade contemporaine de l’équipement, entre les deux bâtiments existants, reprend la matière de base des deux autres sous la forme de brise soleil. Les claies et les ouvertures profondes créent des jeux d’ombres et de lumière.

A l’intérieur, le hall se situe en surplomb d’une salle d’exposition basse, à l’intersection de deux failles hautes: la faille Est-Ouest de 12 m de haut est éclairée dans sa partie haute par une large baie plein Sud, la faille Nord-Sud dégage et met en valeur le séchoir à linge et laisse filer les passerelles, coursives et rampes d’accès. Dans les étages du bâtiment neuf, les ateliers s’ouvrent sur le patio du 1er étage aux bords duquel sont ménagés des vides (patio, faille, brèche et cour anglaise) destinés à filtrer et guider la lumière. Le séchoir à linge présente une structure singulière: les deux derniers niveaux de façade sont constitués d’une ossature bois avec claies d’aération. Afin de créer une salle de grande hauteur le plancher bois supérieur a été supprimé. Il a donc fallu créer une structure de reprise de la charpente aussi fine que possible afin de dégager l’espace intérieur et conserver en l’état les claies orientables extérieures.

Ce projet a été lauréat en 2004 du concours départemental d’architecture et de paysage des Yvelines organisé par le CAUE 78.

Programme

Réhabilitation d’une ferme auberge du XVIIème siècle et d’un ancien séchoir en centre culturel (exposition, locaux associatifs, ateliers de peinture…) et extension

Maître(s) d'ouvrage(s)
Types de réalisation
Année de réalisation
1996
Surface(s)
1 900 m² (SHON)
Coûts
1 900 000 € ( Montant HT, valeur 1996 )
Crédit photos
Christophe Demonfaucon
Liens page web
Réalisation mise à jour
septembre 2022
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