Réhabilitation thermique et architecturale d’une copropriété des années 1970
Le contexte
La copropriété Bernadotte est un ensemble de logements collectifs de 1972, représentatif de l’architecture des années 70. Elle est composée de 3 immeubles élégants (une barre et deux tours) réalisés par l’architecte Stéphane Gelfi. Située au Pecq, dans un site emblématique, en bordure de Seine, elle fait face à la terrasse du château de Saint-Germain-en-Laye. D’importantes dégradations en façade ont poussé le conseil syndical à s’interroger sur le type de travaux à engager.
La qualité des logements des années 1970
Malgré l’apparente répétitivité de la façade, à l’intérieur les types de logement sont variés. Le bâti peu épais (13m) a permis des logements traversants avec une vue côté Seine et l’autre vers l’intérieur de la résidence. Les appartements, d’une grande modularité, sont conçus avec de grands séjours-salle à manger, donnant la possibilité d’aménager une chambre supplémentaire desservie par le salon. Tous les logements possèdent au moins une terrasse avec la spécificité de comporter une partie en terre pour des plantations, grâce à une réservation réalisée dans la dalle en béton.
Du ravalement à la réhabilitation thermique
En 2011, les habitants constatent des dégradations sur les façades dues à l’humidité provenant de la Seine. Ils s’interrogent alors sur la nécessité d’un ravalement ainsi que sur le confort thermique des logements. Plusieurs membres du conseil syndical, ingénieurs de formation, incitent la copropriété à faire le choix d’une rénovation globale en suivant les préconisations de l’ARC (Association des responsables de copropriétés).
Le diagnostic
En 2014, le conseil syndical choisit de mettre en place un AGP (audit global partagé) préconisé par l’ADEME afin de réaliser un état des lieux complet du bâtiment et des possibles améliorations pour le confort des logements. L’année suivante, le conseil syndical contractualise avec le groupement A&M Architecture et REEZOME pour un audit énergétique et un diagnostic architectural. Le groupement a visité 7 appartements témoins répartis sur les deux bâtiments, choisis en fonction de leur orientation et de leur localisation dans la résidence. Des sondes enregistreuses de température ont été installées dans chacun d’eux.
L’étiquette réglementaire de l’état existant a été enregistrée à 217 kWhEP/m2.an.
Les scénarios de réhabilitation
Trois scénarios d’intervention ont été proposés par le groupement A&M et REEZOME :
– le remplacement des fenêtres, des allèges des cuisines (panneaux sandwich) et de la ventilation
– la rénovation énergétique globale (ITE, isolation toiture, flocage plancher, calorifugeage réseau eau chaude sanitaire, remplacement éclairage LED etc.)
– la rénovation énergétique globale avec production photovoltaïque et remplacement de la chaufferie par une chaufferie bois
Les travaux réalisés
En 2016, le conseil syndical a sélectionné l’agence Doucet Architectes, le thermicien SWITCH et le bureau d’ingénierie financière BR Immobilier suite à un appel d’offre. Le scénario choisi prévoit un travail sur l’enveloppe sans remplacement du système de chauffage en isolant par l’extérieur les façades et les toitures des bâtiments A et B, avec l’obligation de remplacement des menuiseries pour les copropriétaires qui n’avaient pas de double vitrage (25 à 30% l’ayant déjà fait). Le système de ventilation a été rénové, des robinets thermostatiques ont été installés sur les radiateurs et les rampes d’accès aux cages d’escalier ont été mises aux normes PMR et agrémentées d’espaces plantés.
Après la rénovation : un climat apaisé
Livrée en 2020, la réhabilitation énergétique a permis 38 % de gain énergétique sur le bâtiment A et 40 % sur le bâtiment B, tout en conservant l’esthétique des années 1970. Malgré un long processus, la réhabilitation a permis de renouveler le lien social et la convivialité. Les copropriétaires sont très satisfaits du résultat et sont reconnaissants du travail accompli par le conseil syndical et l’architecte. C’est dans ce climat de confiance que deux nouvelles études ont été votées en AG en 2022 afin de réfléchir à la réduction de la température du chauffe-eau (eau chaude sanitaire) afin de réaliser des économies d’énergie pendant la nuit, et le raccordement des véhicules électriques dans le parking souterrain.
Depuis la fin des travaux, le conseil syndical a observé une augmentation de 1000 €/m2 à la vente des appartements.
Cette opération a donné lieu à une visite et une étude approfondie par le CAUE 78, dans le cadre de l’Observatoire de la qualité architecturale des CAUE d’Ile-de-France, soutenu par la DRAC.
>>> Lire l’analyse de l’opération sur l’Observatoire de la qualité du logement en Île-de-France
Réhabilitation de 71 logements des années 1970
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