Pour bâtir la centrale nucléaire en 1976, les boues des fondations devaient être évacuées. Elles sont alors entreposées sur le site des Nouvelles Possessions. Ce territoire oublié, acheté en 1991 et asséché par un particulier, se transforme en réserve de chasse au gibier. Les 116 hectares, terres paradisiaques des oiseaux, sont réenchantés sobrement par la commune dont ils devenaient une nouvelle possession en 2002.

Cette courte histoire explique l’organisation dont hérite le site : 8 casiers (trous artificiellement creusés) de taille égale répartis de part et d’autre d’un canal alimenté par l’Estuaire de la Gironde.
Maître d’ouvrage, architecte et paysagiste ont combiné leurs sensibilités, savoirs et moyens pour résoudre les questions de la requalification de ce milieu humide, de la valorisation pédagogique et touristique et de la cohabitation humaine et animale.

REQUALIFICATION

Une des justesses de l’intervention réside dans la conservation de la structure générale du site qui offre intrinsèquement une diversité naturelle de micro-milieux, entre prairies humides ou inondées, bosquets, roselières… à (ré)conforter. Des sentiers sont aménagés autour de certains des anciens casiers dans lesquels 3 plans d’eau ont été creusés, pour renforcer la fonction d’hôte des oiseaux migrateurs. Des espaces d’observation complètent l’ensemble : plateformes, abris ou observatoires.  Parallèlement, le système hydraulique est rénové.

VALORISATION

L’ouverture du site, sa mise en accessibilité par des parcours de longueurs différentes, la création d’une maison d’accueil du public et la mise en œuvre d’un programme d’animations constituent autant d’éléments garants de la valorisation du site.
6 hectares demeurent en accès libre, sur toute une frange du site fermé, avec une mare pédagogique et la tour d’observation haute de 10 mètres, de laquelle on embrasse tout le site et sa diversité. Un premier pas dans la découverte du site.

COHABITATION

Les cheminements piétons sont balisés afin de préserver la tranquillité aux animaux en cœurs de site, l’emprise humaine se réduisant volontairement aux circulations et espaces d’observation discrets, positionnés en retrait pour épier sans déranger.
Les installations créées pour recevoir le public cherchent à minimiser leur impact sur l’environnement : les passerelles n’empêchent pas l’écoulement naturel des eaux, les eaux usées du pavillon d’accueil sont filtrées par un système d’assainissement autonome, les fondations des observatoires les moins impactantes possibles…
Une gestion écologique du site, via des vaches bordelaises, moutons landais et autres poneys barthais, limite l’intrusion d’engins mécaniques.
Enfin l’accompagnement pédagogique mené par l’association Terres d’Oiseaux, au-delà de l’aménagement du site, contribue à sensibiliser les visiteurs de leur « devoir de réserve » !

Le site de l’architecte… et du paysagiste…

Programme

Création d’une réserve ornithologique sur une zone humide de 120 hectares

Maître(s) d'ouvrage(s)
Types de réalisation
Année de réalisation
2010
Surface(s)
116 hectares
Coûts
450 000 €
Crédit photos
Edouard DECAM
Réalisation mise à jour
novembre 2022
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