Restructuration et extension de la mairie

Le choix du projet d’agrandissement et de restructuration de la mairie de Lozanne, installée dans une ancienne demeure bourgeoise construite sous le Second Empire, s’est porté sur la restauration scrupuleuse de l’édifice existant et sur la construction d’une extension à l’écriture architecturale résolument contemporaine. Les deux masses bâties dialoguent entre elles dans une dialectique propre à matérialiser l’identité du pouvoir municipal à l’échelle d’une commune rurale comme Lozanne. La seule modification qui soit intervenue dans le premier bâtiment, sur la partie existante, réside dans la suppression des quatre cheminées d’angle, devenues dangereuses, sans utilité et dominant trop l’extension. Le nouveau bâtiment se présente sous la forme d’un parallélépipède simple sur lequel figurent – métaphoriquement – les cheminées disparues, sous la forme de puits de lumière techniques qui dissimulent respectivement le conduit de fumée de la nouvelle chaufferie et celui lié au système de rafraîchissement des locaux. Ce parallélépipède se cale à la hauteur de la première corniche de la maison bourgeoise et les puits de lumière lui apportent l’équivalent d’un volume de toiture comparable à l’existant. Des gradins de terre raccordent le rez-de-chaussée du nouveau bâtiment à la topographie ondulée du parc et forment un soubassement au parallélépipède sur lequel prend place la nouvelle entrée de la mairie, l’ancienne étant désormais condamnée. La façade principale comporte une grande galerie abritant un escalier extérieur droit descendant le long de la façade qui permet d’accéder directement à la salle du conseil et des mariages située à l’étage. En arrière-plan de la galerie, la façade proprement dite est organisée sur une trame de 1,30 m. Sa composition s’émancipe de la symétrie néoclassique du premier édifice pour une répartition plus plasticienne de ses percements. La peau extérieure de cette façade est constituée d’un bardage bois à fines lames horizontales qui dialogue avec la pierre dorée du corps existant. La façade arrière sur cour, orientée à l’ouest, reprend le même principe de composition mais avec moins de percements. Le bardage bois de la façade sur le parc se métamorphose en un mur de béton armé brut de décoffrage qui semble avoir été réalisé avec l’empreinte même des éléments du bardage.