Salle des fêtes Eugène Vadot

Architecture du XXe en Côte d’Or

Avant d’alimenter le lac artificiel créé en 1964 par le chanoine Kir, l’Ouche pénètre l’agglomération dijonnaise à Plombières-lès-Dijon. La petite ville d’environ 3000 habitants profite des infrastructures ferroviaires, fluviales et routières qui la traversent en cette zone où la vallée se fait large. Lorsque la municipalité acquiert une demeure et son parc pour y construire une nouvelle salle à vocation culturelle, elle entend déjà tirer parti de la proximité de Dijon. La volonté d’attirer non seulement la population locale mais aussi celle de la capitale régionale a probablement eu une incidence sur le parti architectural de l’établissement : pour convaincre le public citadin dijonnais de se déplacer dans cette commune, il semble en effet préférable de produire un équipement «moderne» (utilisation d’un béton brut, formes géométriques, baies en bandeaux…).
Le programme défini en 1967 comprend une salle de conférence de 400 places, une salle de réunion, une cuisine, un bar, un hall et un espace de rangement. Le projet est implanté en bout d’îlot en bordure du centre-ville. La parcelle est de forme irrégulière et se développe en contrebas de la rue. L’établissement s’aligne sur la voie en préservant au maximum le parc. Il utilise la différence de niveaux : l’étage forme un rez-de-chaussée sur la rue. Cette disposition permet d’accorder la hauteur du bâtiment à celle des constructions voisines. L’architecture est expressive : les volumes sont massifs ; le béton laissé brut est d’une grande qualité ; le cœur du bâtiment, la salle de conférence, est inscrit dans un pentagone coiffé d’une toiture pyramidale lourde couverte de tuiles plates. Cette dernière a été préconisée par l’architecte des bâtiments de France, probablement pour une meilleure insertion dans le tissu existant. L’intégration ne peut être que relative au regard de cet imposant volume ; cette couverture renforce cependant la puissance architecturale de l’équipement. Les rapports avec le parc municipal sont étudiés (pilotis, terrasses et circulations extérieures). Dès le milieu des années 1980, l’adaptabilité du bâtiment est vantée : la salle de conférence est alors utilisée pour des repas ; la salle de réunion sert de salle de musique et l’espace de rangement accueille le bar-foyer de l’union sportive.

Extrait du Guide d’architecture en Bourgogne 1893-2007- Éditions Picard –  2008