Théâtre de la ville
Le Théâtre de la Ville a fermé ses portes en octobre 2016 pour être restructuré. Les travaux sont confiés aux architectes Marie Agnès Blond et Stéphane Roux, architectes de nombreux programmes culturels.
Contrairement au Théâtre du Châtelet qui a conservé son caractère initial, le Théâtre de la Ville a fait l’objet de profondes modifications depuis sa création, la salle à l’italienne ayant été remplacée par un amphithéâtre en béton à la fin des années 60. Si la rénovation actuelle est moins révolutionnaire, elle n’en est pas moins importante pour ce lieu de spectacle. Le directeur, Emmanuel Demarcy-Mota, souhaite repenser un accès « pour tous » sur une base philosophique du projet qui peut être résumée par le théâtre de toutes les différences. Les travaux ont ainsi vocation à accompagner les nouveaux usages de l’équipement.
HISTOIRE D’UN LIEU MAJEUR DU THÉÂTRE CONTEMPORAIN
Entre 1860 et 1862, l’architecte Gabriel Davioud, à la demande du baron Haussmann, a conçu et réalisé, place du Châtelet, deux théâtres implantés en vis-à-vis : le « Théâtre du Châtelet » et le « Théâtre-Lyrique » (aujourd’hui Théâtre de la Ville). Donnant une nouvelle dimension à cet espace public central, ces constructions ont offert aux Parisiens des lieux de divertissement attractifs et monumentaux répondant à des objectifs urbains, politiques et culturels très affirmés. L’actuel bâtiment est une reconstruction à l’identique de 1874, après l’incendie, durant la Commune, du précédent édifice.
Connaissant de nombreuses évolutions et changements d’appellation : Théâtre-Lyrique, Théâtre-Lyrique-Dramatique, Théâtre-Historique, Théâtre des Nations, Théâtre Sarah Bernhardt, Théâtre de la Cité… le Théâtre de la Ville s’est fait le promoteur des arts lyriques, jusqu’à la seconde moitié du XXe siècle, où il a subi une profonde métamorphose.
À la fin des années 60, les architectes Valentin Fabre et Jean Perrotet repensent le Théâtre de la Ville en inscrivant leur travail dans une réflexion autour d’une nouvelle vision du théâtre, ouvert et démocratique, portée par son directeur Jean Mercure. Ils démolissent la salle de théâtre à l’italienne pour créer un théâtre populaire, voulu plus égalitaire. La salle est entièrement revue en s’inspirant de l’amphithéâtre antique (sans poteau masquant la vue des spectateurs) pour incarner une nouvelle philosophie de l’espace scénique autour de plusieurs choix architecturaux :
- La création du gradin béton en amphithéâtre,
- L’agrandissement de l’ouverture de scène passant de 11,60 m à 22 m pour instituer un nouveau lien entre la scène et la salle,
- La création d’un double niveau de dessous de scène mécanisé,
- La création des salles de la Coupole et des OEillets,
- La restructuration des espaces d’accueil et foyers,
Fort de cette nouvelle configuration, le Théâtre de la Ville est ainsi devenu le modèle reconnu d’une nouvelle typologie de théâtre, d’un nouveau rapport entre la scène et la salle, marqueur d’une époque charnière pour la discipline.
LES OBJECTIFS DE LA RESTRUCTURATION
Deux opérations de travaux distinctes sont prévues : une première de restructuration intérieure importante, ayant pour objet de remettre le théâtre aux normes, une seconde de restauration des façades.
La rénovation du théâtre est partielle et ne comporte donc pas de modifications structurelles du bâti, hormis pour la zone du hall et de la salle des Œillets qui ont été profondément remaniés.
Les objectifs sont multiples :
- Requalifier les espaces d’accueil du public afin de les adapter aux usages actuels et nouveaux (refonte globale du hall, des sanitaires, des vestiaires et de la signalétique),
- Remettre le théâtre en conformité avec les normes de sécurité relatives aux installations techniques (largeur des issues de secours, désenfumage, etc…) et avec les normes d’accessibilité en vigueur,
- Optimiser la sécurité des usagers pour répondre aux nouvelles exigences des équipements recevant du public,
- Restructurer l’outil technique et scénographique afin de le mettre en adéquation avec les exigences du spectacle contemporain,
- Répondre aux objectifs de développement durable inscrits dans les politiques de la Ville de Paris.
MISE EN VALEUR DU PATRIMOINE ET NOUVEAUX USAGES
Le hall d’accueil est la pierre angulaire de cette nouvelle rénovation du Théâtre de la Ville. Il est entièrement repensé et son espace central totalement libéré des poteaux. Les mezzanines existantes sont remplacées par deux nouvelles mezzanines d’altimétrie différentes pour restituer une vue sur la place du Châtelet.
De nouveaux escaliers situés en fond de hall permettent de lui donner une nouvelle configuration fluide et lumineuse, favorable aux moments de partage. Cette restructuration est réalisée dans un esprit de valorisation de l’architecture existante et dans le respect des contraintes programmatiques qui demandaient l’intégration d’un bar et d’une librairie accessibles en dehors des horaires des spectacles. Le sas d’entrée est renouvelé afin de reconfigurer la relation du hall avec la place du Châtelet.
La salle des Œillets et la salle de la Coupole sont mises en conformité (sécurité incendie et accessibilité) en vue d’accueillir un public de 80 personnes pour la salle des Œillets et 130 pour celle de la Coupole. Une nouvelle programmation (jeune public, conférences, rencontres, lectures…) pourra ainsi être mise en place.
Livret de visite
(6.2 Mo)
Restructuration du Théâtre de la Ville
Théâtre de la ville
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