Transformation de la gare en gîtes et espaces d’expositions
Transformation de la gare : nature du projet de
La volonté de l’équipe municipale, menée par François Maire du Poset (avec Françoise Spillmann et Françoise Naudet) pour redonner vie au patrimoine paysager du site désaffecté de la gare, en bordure du village de Leuglay (1), conjuguée à la rencontre avec Xavier Douroux, médiateur pour la Fondation de France dans le cadre du programme des Nouveaux Commanditaires, sont à la base de cette commande. L’idée du projet était, à partir de ce patrimoine, de constituer un nouvel ensemble avec l’ancienne gare transformée en espaces collectifs (cuisine, salle communes et appartement du gardien), la grande halle aux machines devenant un lieu d’expositions (2) et de nouvelles constructions remplissant la fonction de gîtes.
Organisation du projet
La restauration des constructions existantes (gare et halle technique) procède d’une remise en état ou d’une rénovation limitée afin de garder les ambiances d’origine. Les constructions nouvelles ont été, quant à elles, disposées entre les deux constructions existantes suivant des rapports de tensions et de distances fonctionnelles entre les volumes. Le sol minéral, constitué de ballast aux pourtours des constructions et d’un stabilisé uniforme pour les circulations, renforce la cohésion de la composition en un tout. Les constructions, suivant les angles de perception proches ou lointains, peuvent être appréhendées visuellement comme un regroupement autour d’un espace collectif et comme une suite d’alignement d’objets dans le paysage. Ce dispositif confronte les valeurs individuelles des habitations aux valeurs collectives de l’espace qui les regroupent.
Economie et construction
Le mode de construction et les matériaux ont été choisis à partir d’une stratégie initiale du projet incluant l’économie du projet. Dès l’origine, le budget de construction a été réparti pour permettre de la préfabrication et l’élaboration in situ. L’association de l’industrie et de l’artisanat local mettent en oeuvre deux types de productions qui se complètent, pour prendre en compte la rigueur des coûts de réalisation et une volonté de qualité architecturale élevée.
Une commande alternative
Le maître d’ouvrage (la commune de Leuglay) a passé commande à un architecte, par l’intermédiaire d’un médiateur de la Fondation de France, qui a lui-même choisi le maître d’oeuvre et l’a rémunéré, dans un premier temps, pour que ce dernier propose une esquisse de projet. Libre à la commune de retenir ou pas, cette proposition qui par la suite l’engage dans une opération classique. Cette procédure impose des rapports entre le commanditaire et le maître d’oeuvre qui ouvre de nouveaux horizons architecturaux alternatifs. En effet, l’opération de la gare de Leuglay est un « laboratoire d’expérimentations » de la construction. L’architecture est une pratique qui, de tout temps, voit des logiques économiques interagir avec des raisons conceptuelles. La complexité de ces domaines et leurs rapports sur le terrain de la matérialité nécessitent un lien entre les commanditaires (ici la commune) et l’architecte, au travers d’un médiateur qui accompagne intellectuellement et matériellement les projets. Cette nécessité d’un intermédiaire est liée à la production des formes architecturale contemporaines qui vont au-delà de la simple utilité fonctionnelle.
Un territoire relié par diverses interventions sur plusieurs années
Cette construction fait partie d’une série d’interventions menée par le médiateur de la Fondation de France Xavier Douroux. Ces interventions s’inscrivent à l’échelle du territoire géographique élargi de la Bourgogne, permettant d’y voir une stratégie de réponses à des problématiques quotidiennes de mise en valeur des qualités des bâtiments et des paysages de cet environnement par des interventions diversifiées. L’ensemble des opérations architecturales ou artistiques répond à des demandes relativement simples, de communes ou de personnes investies localement, de créer de nouvelles fonctionnalités ou des événements pour faire vivre ce territoire en partie rural, qui se vide de ses occupants. Au fils des années et des interventions, un parcours de réalisations, certes modestes par les moyens engagés, mais exigeant dans ses objectifs pour l’ensemble des acteurs, se concrétise. Au-delà, une cohérence de pensée se dessine, celle de raisonner les rapports entre les hommes à partir de l’art et de l’architecture (3).
Prix : Projet récompensé par le Trophée Cité21 en 2014.
(1) La gare de Leuglay-Voulaines faisait partie des 16 gares qui ponctuaient la voie ferrée reliant Marcilly-sur-Tille à Châtillon-sur-Seine sur 47 km. Créée à la fin du XIXème siècle, elle a connu l’âge d’or du chemin de fer, avant de voir la fin du transport de voyageurs en 1969 et celui de marchandises en 1980. Cette ancienne voie ferrée constitue aujourd’hui un parcours qui traverse le pays Chatillonnais en reliant les richesses de cet environnement.
(2) La halle expose une oeuvre de l’artiste américaine Nancy Rubins, « Table and Airplane Parts », 1993, appartenant au Fond Régional d’Art Contemporain de Bourgogne.
(3) Notre bureau a réalisé plusieurs opérations dans ce cadre. Voir le livre « Nouveaux commanditaires en Bourgogne », paru aux éditions des Presses du Réel en 2004.
Salle commune, gîtes individuels, halle d’expositions
Transformation de la gare en gîtes et espaces d’expositions
Envoyer un ouvrage
« * » indique les champs nécessaires
Transformation de la gare en gîtes et espaces d’expositions