Architecture du XXe en Saône-et-Loire

L’unité d’exploitation EDF est implantée entre le canal et le plus important carrefour de la ville. Ses missions d’entretien des réseaux et de contacts avec la clientèle devaient également se doubler d’une vitrine commerciale. La composition générale est un assemblage de volumes aux toitures à deux pans marquées, disposés autour d’une tour de trois niveaux. L’entrée s’effectue par une passerelle débouchant sur une cour intérieure. Les références vernaculaires épurées, le mélange de matériaux variés traditionnels (brique, tuiles plates, céramique) et modernes (murs rideaux, verre réfléchissant) en font une expression tardive mais caractéristique du post-modernisme. Effectuant une critique sévère du mouvement moderne (Le Corbusier, la Charte d’Athènes…), le post-modernisme propose à partir des années 1970 une lecture différente de la ville, plus attentive à l’histoire urbaine et architecturale. Il se traduit notamment par la pratique de la citation, qui apparaît dans le cas présent sous la forme d’une adaptation prétendument contextuelle d’éléments prélevés au passé (colonnes brisées, portiques, oculi, lucarnes, allusion au hameau avec sa girouette…). Cette manipulation souvent ludique de références historiques s’appuie également sur une relecture régionaliste des spécificités locales. La réévaluation culturelle ainsi opérée tend en définitive vers la monumentalisation d’un bâtiment qui se met en scène et devient lui-même décor, dans une ville dépourvue à cet endroit de réelles qualités urbaines.

Extrait du Guide d’architecture en Bourgogne 1893-2007 – Éditions-2008

Maître(s) d'ouvrage(s)
Année de réalisation
1987
Surface(s)
Non communiqué
Coûts
Non communiqué
Crédit photos
CAUE 71
Réalisation mise à jour
septembre 2022