Usine Aplix
1er prix de la meilleure construction industrielle au World Architecture Award en 2001. Lauréat régional de la catégorie « espace de commerce ou de travail » au concours Aimer l’archi organisé par le ministère de la Culture et la DRAC Pays de la Loire en juin 2003. L’usine Aplix du Cellier, après avoir surpris en 1999 les automobilistes empruntant la RN 23, fait aujourd’hui intimement partie du paysage de la Loire-Atlantique. Elle est la preuve qu’une écriture architecturale forte peut dialoguer sereinement avec un environnement bocager traditionnel. Elle démontre surtout qu’un travail abouti de conception peut permettre de concilier la définition d’un outil performant au service d’un processus industriel exigeant, la création d’espaces de travail lumineux et généreux, et l’affirmation d’un engagement esthétique. Ce projet, sans doute, tient aussi à la rencontre entre un architecte et des maîtres d’ouvrage exceptionnels, collectionneurs passionnés d’art minimal et de musique contemporaine. En 1997, la société Aplix, installée depuis 1964 à Carquefou dans la zone industrielle, confie à l’architecte Dominique Perrault l’étude et la réalisation d’une nouvelle usine sur le site du Cellier, en bordure de la RN 23. L’étude débute en octobre 1997. L’usine Aplix est spécialisée depuis 1958 dans la fabrication d’autoagrippants, production qui utilise les techniques du textile et de la plasturgie. Deux grands secteurs sont couverts par cette production, l’hygiène et le transport aéronautique et automobile. Aplix est une société innovante, avec 200 brevets déposés par an. Le site proposé est un terrain plat, de 145 000 m² , qui s’étire le long de la RN 23 au Cellier. Les besoins de l’entreprise sont importants : 29 900 m² avec possibilité d’ extension. Les fonctions principales à assurer sont : la production, avec dissociation des secteurs (hygiène, industrie) ; la gestion des stocks ; la livraison, le chargement et le stationnement des véhicules ; l’administration, l’accueil et les services. Les premières esquisses font appel au concept même du produit. Des volumes identiques, décalés le long d’un axe horizontal, s’étirent sur toute la longueur du terrain, à l’image d’une fermeture éclair. La difficulté d’implantation des différents process incite l’architecte à linéariser la façade le long de la route nationale, et à développer les ateliers autour de trois patios de 800 m² et d’un axe structurant : la « rue de la qualité », comme dans une grille de « mots croisés ». Deux façades se dessinent, l’une linéaire et lisse côté route, et l’autre plus découpée, où s’organisent les fonctions d’entrées et de sorties des personnes et des produits. L’adaptation du plan au programme permet la lisibilité des différentes parties du bâtiment, chacune d’elles répondant à une fonction, définie avec force de l’intérieur comme de l’extérieur. Un quadrillage, trame de 20 m par 20, tant pour le bâtiment que pour les espaces extérieurs, favorise des possibilités d’extension. « Les fonctions se croisent et se tissent les unes avec les autres, suivant l’ordre du processus de production, de même que les lettres entrecroisées forment des mots, verticalement et horizontalement ». Si la façade côté route est totalement opaque, par souci de confidentialité, l’intérieur de l’ensemble est transparent, des baies vitrées de haut en bas sur l’ensemble des patios laissant plonger la lumière jusqu’au coeur des ateliers. L’agencement de ceux-ci, autour des patios sobrement plantés, donne au bâtiment une dimension subtile qui ne peut être mesurée, ni « grand » ni « petit ». L’évaluation est sensible, émotive. « Emotion d’autant plus étonnante quelle est provoquée par un « presque rien » ; une grille orthogonale comme une feuille de papier d’écolier à petits carreaux pour en dessiner le plan et une tôle pliée d’un seul pli, certes bien polie, pour dessiner la façade ». Le choix d’un matériau noble (l’inox poli façon miroir et structuré par des plis), loin de créer une rupture avec le paysage, lui donne au contraire toute sa force, en l’amplifiant. Les reflets de la lumière naturelle, de l’activité des hommes, des phares de voitures, accentuent l’interaction du bâtiment avec le paysage, jusqu’à le faire disparaître. La sobriété, dans le choix et le nombre des matériaux intérieurs, contraste avec la richesse de l’inox de la façade. L’homogénéité des teintes, d’une apparente monotonie, est transcendée par la présence de la lumière dans l’ensemble du bâtiment. La qualité des espaces, de la lumière et de la transparence, confère au lieu un sentiment de sérénité. Le stockage des matériaux dans les silos d’inox, les cheminées d’évacuation des fumées, et même les aires de déchargement participent à l’architecture. Cette commande particulière et rare d’un objet architectural, dans lequel un process complexe a trouvé place, est la démonstration qu’il est possible de faire de l’architecture contemporaine pour un bâtiment industriel. La fonction n’est pas négligée, les éléments les plus techniques sont mis en oeuvre avec soin. Ce bâtiment se caractérise par le soin apporté à la simplicité de la forme, au souci du détail, à l’intégration de ses éléments structurels. Cette architecture minimale, unique, démontre qu’un bâtiment industriel peut s’implanter avec force, sans altérer le paysage. (Texte : CAUE de Loire-Atlantique, citations de Dominique Perrault extraites du livre «Aplix», éd. Lars Müller, 1999)
http://www.perraultarchitecte.com/
Usine de production de rubans auto-agrippants tissés : ateliers de production, thermofixage, stockage, laboratoires, locaux administratifs et sociaux, cafétéria, restaurant, quai d’expédition et de livraison pour 11 postes.
Module technique de production d’énergie électrique, calorique, et d’air comprimé.
Aménagement paysager du site.
Usine Aplix
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