USINE DE DEPOLLUTION INTERCOMMUNALE
L’usine de dépollution des eaux usées se situe à proximité du lac du Bourget, point de convergence gravitaire, à l’aval de la précédente station d’épuration.
Son installation au cœur d’un quartier urbanisé et dans un site paysager touristiquement réputé, entre résidences pavillonnaires au sud et à l’est, collectifs et centre de réadaptation fonctionnel à l’ouest, collège et équipements sportifs au nord, ont conduit le Syndicat Intercommunal du Lac du Bourget a opter pour un équipement de moindre impact visuel et olfactif.
Compte tenu de la surface bâtie nécessaire, intégrant des espaces en réserve pour ménager des possibilités d’extension, et du terrain disponible relativement confiné, le choix a été de réaliser un équipement semi-enterré sur plusieurs niveaux, commençant à six mètres sous la nappe phréatique, et recouvert de terre végétalisée.
Le signal de cet équipement est donné par une pyramide tranchée émergeant de la couverture enherbée, symbolisant un rocher d’où jaillit une eau naturellement épurée.
La visibilité de cette partie centrale de l’équipement, abritant au rez-de-jardin l’accueil, l’administration et le laboratoire, et dans la partie supérieure une salle de réunion, est renforcée par le dessin et l’axialité des chemins qui y mènent.
Bien que le processus de traitement soit relativement complexe, la distribution des espaces reste simple, commandée par un escalier droit central faisant communiquer tous les niveaux, et un couloir droit central à chaque niveau. La présence de demi-niveaux contribuant à limiter la hauteur globale de l’édifice complique toutefois le profil, et l’usage. La distribution a été conçue par l’architecte pour se prêter à un parcours de visite scolaire.
Le choix du béton, banché en structure et préfabriqué en vêture, et pour lequel l’architecte ne cache pas une prédilection inoculée par un certain Le Corbusier, est justifié ici par des contraintes économiques et techniques (radier, résistance au sulfure d’hydrogène…), autant que par une esthétique. En extérieur, l’aspect a été voulu brut, voire nervuré d’empreintes ligneuses, notamment pour accrocher la lumière et suggérer la force d’épuration naturelle. En intérieur, hormis quelques cloisons secondaires en parpaings de ciment laissés bruts, finement appareillés, les séparations en béton lissé, tout en facilitant leur nettoyage, offrent la douceur d’une matrice.
Contribuant à alléger et animer ces façades très minérales, l’architecte a conçu un couronnement ajouré, grâce à un parapet en modules préfabriqués, ainsi qu’un bandeau miroir en retrait à mi-hauteur. La couverture minérale dallée de la pyramide est, quant à elle, allégée par l’élancement oblique de la toiture, ainsi que par l’emploi du verre et de l’acier inox de l’onde-auvent.
En terme d’insertion dans le paysage, l’architecte a voulu un certain mimétisme avec la montagne environnante, et la végétalisation de la couverture s’accorde tant à la flore de la rivière voisine, qu’au jardinement sophistiqué du quartier. La butte enherbée, remblayée et paysagée sur les fonds propres de l’architecte, concilie les arrière-plans collinaires à la rive plane du lac.
Capacité : 75 000 éq.habitants (en cours d’extension pour 90 000 éq.hab.)
Débit de traitement : 1800 m3/h ; quantité de déchets évacués : 400 T/an
USINE DE DEPOLLUTION INTERCOMMUNALE
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