Viaduc de Maupré
Architecture du XXe en Saône-et-Loire
Le viaduc emprunté par la déviation de Charolles est l’expression de recherches visant à alléger ce type d’ouvrage grâce à l’emploi novateur d’âmes métalliques plissées. Cette technique, déjà expérimentée dans un pont-prototype en Charente (Cognac,1986), a permis de réduire considérablement le poids du tablier par rapport à un tablier traditionnel en béton, et d’augmenter sa portée (celle-ci étant en effet habituellement techniquement et financièrement limitée dans les ponts à simple structure). Les tôles plissées, d’une épaisseur de 8 mm, sont soudées au hourdis constitué par le tube métallique inférieur : leur résistance et leur souplesse autorisent la forme triangulaire inhabituelle du tablier, lequel repose sur des piles dont il a fallu étudier la forme en conséquence. Des oreilles en béton situées à la tête des six piles supportent donc les réactions d’appui des 325 mètres de l’ouvrage. Le hourdis supérieur soutenant les voies est quant à lui en béton.
Salué comme une première mondiale, le viaduc de Maupré constitue une application audacieuse de la précontrainte extérieure (la précontrainte consistant à mettre en tension des câbles enfilés dans des gaines après coulage du béton), intégrant une structure mixte béton-métal dans le tablier. Les différents tronçons ont été préfabriqués et assemblés sur le chantier, avant d’être mis en place par poussage ; en dehors des piles, il n’a donc pas été nécessaire de procéder à des opérations de coffrage et de bétonnage. Le parti pris technique a engendré une esthétique élégante permettant au pont de s’insérer plus délicatement dans le paysage.
Extrait du Guide d’architecture en Bourgogne 1983-2007- Éditions Picard – 2008
Viaduc de Maupré
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