Passerelle de la Troche
La passerelle de la Troche s’insère dans un réseau de liaisons piétonnes et cyclables réparties sur le territoire du campus de Saclay. Entre la vallée de l’Yvette, cœur historique d’urbanisation et axe de transport (RER), et le plateau de Saclay, nouveau pôle universitaire international en expansion.
Reliant la gare Orsay Le Guichet au secteur Nano-Innov du Campus, le parcours reprend le tracé préexistant depuis la rue du Pont de Pierre jusqu’au parc Chanlon. Le secteur est largement méconnu, fréquenté principalement par les grimpeurs. Les cheminements sont indirects, les sentiers boueux et envahis par la végétation. Les sols dégradés de cette ancienne carrière de grès, laissée en friche depuis les années 50, ont favorisé le développement d’une végétation relativement fragile. La topographie est largement excavée.
S’inscrivant dans un patrimoine arboré et un bois classé, le tracé du parcours a permis de conserver la plupart des arbres existants. Les solutions proposées s’inspirent des aménagements forestiers, des cheminements des milieux sensibles aux faibles impacts quant au déplacement de sol.
La forme et l’emplacement de la passerelle reprennent ceux d’un pont modulaire en bois, ayant existé au même endroit. Conçu sur un principe d’appuis multiples aux sections extrêmement fines, l’ouvrage, aujourd’hui disparu, fascine les maîtres d’oeuvre par son élégance et sa simplicité. Sa transposition formelle, adaptée aux usages contemporains est l’occasion d’une recherche approfondie en collaboration avec la firme Bollinger + Grohmann.
L’utilisation de matériaux bruts (acier, BFUP, peinture mate), évoque la solidité de la structure. L’assemblage et la finesse du tablier, des poteaux et du garde-corps donnent l’impression d’un seul élément et procurent à la structure l’élégance recherchée.
Une main courante en acier, solidaire de la structure, participe à l’unité de l’ouvrage. Complétée par un treillis en acier inoxydable, elle sert aussi de garde-corps. Un fil d’Ariane qui offre au visiteur une expérience intuitive de la forêt en le guidant dans sa traversée. La nuit, l’éclairage led intégré discrètement dans la rampe, l’invite à s’aventurer sans danger. Depuis certains points de vue, alors que les poteaux se mélangent aux troncs d’arbres, les lueurs lumineuses évoquent le feu de camp : une image d’Épinal pour un voyage dans le temps.
L’avis du CAUE 91 :
Par ses lignes discrètes, ce projet trouve une place juste dans cette ancienne carrière arborée et fait naître un dialogue poétique entre plateau et vallée.
L’intervention concerne deux sections contiguës de la liaison plateau-vallée : la première, rue de la Vauve, se situe dans le secteur pavillonnaire à l’extrémité de l’escalier du Buisson, et la seconde traverse le parc Eugène Chanlon.
Passerelle de la Troche
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