Eglise Saint-Joseph
Une nouvelle génération d’églises voit le jour après le Concile de Vatican II (1962-1965) et mai 1968. La crise des vocations et de la pratique religieuse fait émerger l’idée d’une église qui réunirait lieu de culte et lieu de réunion pour diverses associations. Il faut renouer avec la société contemporaine en édifiant “une maison du peuple de Dieu” et non plus un monument triomphal. Les églises deviennent mobiles tant au sens géographique qu’architectural, minimales et transformables pour s’adapter aux différentes pratiques sociales.
Dans les années cinquante, la communauté paroissiale de Creil passe commande d’un lieu de culte pour le plateau, alors en pleine expansion industrielle et immobilière (HLM).
Le programme établi en 1962 prévoit de construire un espace de socialisation, un lieu d’échanges, avec un lieu de culte, des salles pour le catéchisme, des pièces de réunion pour les différentes associations de chrétiens de toute classe sociale. Il doit former une nouvelle “place de l’église” avec des immeubles d’habitation de plan rectangulaire situés sur les côtés et dont le rez-de-chaussée en portique abrite des commerces et des bureaux. La nouvelle église, construite en 1969, est reliée au presbytère par un porche à l’extérieur, que l’on emprunte côté ouest pour entrer sur la place, et par une galerie en sous-sol. Son plan est de forme presque carrée et son entrée est précédée d’un grand porche qui sert à abriter les fidèles et signaler l’édifice. Le volume général du bâtiment se développe principalement en longueur. En effet, l’architecte Jacques Prioleau conçoit une église de faible hauteur où dominent les horizontales et les porte-à-faux* de la couverture, qui créent une liaison entre l’espace urbain extérieur et l’espace religieux intérieur. L’église peut ainsi abriter dehors les fidèles et paraît ouverte à tous. La porte d’entrée est d’ailleurs constituée de simples battants qu’il suffit de pousser pour entrer. L’église s’intègre à une place qui demeure cependant aujourd’hui assez fermée et peu fréquentée. L’édifice se déploie sur deux niveaux : le sous-sol rassemble une cour, un garage et cinq salles de réunion et le rez-de-chaussée accueille l’espace réservé au culte. Ce volume principal peut se combiner de diverses manières, en fonction de la taille du groupe des fidèles et du caractère de la rencontre, par un système de cloisons coulissantes. Le rez-de-chaussée peut donc être soit une grande salle de rassemblement de 700 places, soit une église de 340 places, soit être composé de deux salles de 180 places chacune. Il est éclairé en façade par des fenêtres hautes, en bandeau. Seul élément vertical de l’église, la coupole met en valeur et éclaire l’autel dont le caractère sacré est révélé par sa relation traditionnelle avec la lumière venant du ciel et donc de Dieu. Cet édifice religieux est représentatif d’une époque où l’Eglise voulait mieux s’intégrer à la société contemporaine. Le dispositif de cloisons mobiles utilisé ici permet une flexibilité d’utilisation peu commune pour ce type de programme, soumis aux règles très strictes du dogme religieux.
* porte-à-faux : construction ou objet hors d’aplomb, suspendu.
Info visites : Visible depuis l’espace public.
Le programme établi en 1962 prévoit de construire un espace de
socialisation, un lieu d’échanges, avec un lieu de culte, des salles
pour le catéchisme, des pièces de réunion pour les différentes
associations de chrétiens.
Intérêt du projet : Flexibilité des espaces intérieurs.
Edifice représentatif des années 70 : l’Eglise désirait mieux s’intégrer à la société contemporaine.
Refus de la monumentalité traditionnelle : le bâtiment est mis à l’échelle du tissu urbain environnant.
Création d’une nouvelle place de l’église dans les nouveaux quartiers du plateau.
Eglise Saint-Joseph
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